Présentation d’un projet « Porteurs d’Eau »
04.03.2011
Comme chaque mois, nous vous présentons sur notre site Internet l’un projet de manière détaillée. Ce mois ci direction la Moldavie où l’association de femmes WECF (Women in Europe for a Common Future) cherche à mettre en place l’accès à un système sécurisé d’eau et d’assainissement pour tous.)
En 2006, seulement 55% de la population moldave disposait d’un service d’assainissement basique (soit des latrines auto construites). En Moldavie près de 60% de la population vit en zone rurale et les systèmes sanitaires y sont quasiment inexistants: 15% de la population rurale a un point d’eau à domicile contre 80% de la population urbaine. Cependant, point d’eau n’est pas synonyme d’accès à une eau potable et sécurisée. De plus, une eau polluée entraîne de nombreuses maladies telles que des diarrhées, des fluoroses dentaires ou des épidémies d’hépatites pouvant conduire à une mort prématurée.
Face à cette situation alarmante, WECF et ses partenaires les associations Ormax et Wisdom qui coordonnent le projet au niveau local ont décidé d’agir par la mise en place d’un projet fortement politique mêlant plaidoyer, sensibilisation et contrôle de la qualité des eaux. Ce sont ces actions a forte portée politique autant au niveau local qu’international, que France Libertés a souhaité promouvoir en soutenant ce projet.
L’objectif principal est de mobiliser autant les citoyens que les autorités moldaves de 10 villages dans trois zones rurales riveraines (Cubolta, Cainari et Raut) afin de respecter et de rendre effectif l’accès sécurisé à l’eau et à l’assainissement pour la population locale.
Pour cela, il est tout d’abord prévu de former ONG et autorités locales, enseignants, élèves et citoyens sur la question du droit d’accès à l’eau et de sa protection. Ces entités seront en charge de développer puis de mettre en place dans les écoles des plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau (1) ainsi qu’un plan d’action national pour garantir une gestion démocratique, transparente et durable.
Les habitants seront sensibilisés à ces mêmes thèmes par le biais de supports pédagogiques (documents, flyers…) et des comités en charge de veiller sur la qualité de l’eau des puits, des sources et des rivières seront mis en place dans chaque village pour garantir la participation citoyenne. Afin de porter ce message au plus haut niveau, les porteurs de projets ont choisit non seulement de partager cette expérience avec la communauté moldave, les médias, la télévision etc. mais aussi de plaider auprès des autorités locales, régionales, nationales et internationales.
Ce projet d’une durée de 16 mois a débuté le 23 octobre dernier avec le Festival de la rivière de Cubolta, manifestation culturelle d’information qui a permis de sensibiliser les habitants et les élus locaux à travers des expositions, des chansons sur l’eau et la vie et du théâtre. Les représentants des autorités locales ont à cette occasion pu manifester leur forte motivation à assurer la protection de la rivière qui garantit le bon développent local et la santé des citoyens et de tout l’écosystème.
Les deux jours suivants, après avoir manifesté leur inquiétude face à la mauvaise qualité de l’eau et la nécessité de trouver une solution efficace, des membres des autorités locales et des enseignants (environ 30 personnes) ont suivi une formation portant sur «La protection de l’eau et les plans de gestion de la sécurité sanitaire». Prochaine étape: La création des plans de sécurité et de gestion pour l’eau et l’assainissement. Ces trois jours de lancement officiel ont bénéficié d’un article dans la presse locale et d’une forte mobilisation de la part de tous : citoyens, enseignants, élèves, élus locaux… laissant envisager le bon déroulement du projet.
Les résultats attendus devraient notamment permettrent de contrôler et de rendre public la qualité de l’eau, de nettoyer les déchets solides des bassins hydrauliques et d’élaborer un document de stratégie commun sur le droit d’accès à l’eau d’au moins deux zones riveraines. Ce document sera le résultat de l’échange d’expérience des différents villages. Enfin, les plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau devront être effectifs chacun des dix villages. Rendez-vous donc en 2012.
[1] Outil de travail défini par l’OMS à l’attention des autorités locales rurales (moins de 2000 habitants) afin de surveiller la qualité de l’eau et d’assurer une bonne gestion locale de cette ressource. L’initiation des PSSE dans les écoles sert souvent à associer les autorités, à les responsabiliser et à les doter de cette compétence considérée auparavant comme un fardeau