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L’entrée en résistance

Née en 1924 à Verdun, Danielle Mitterrand devient agent de liaison lors de la Seconde Guerre Mondiale et participe aux actions de résistance menées par ses parents qui hébergent dans leur maison de Cluny les membres de réseaux clandestins de lutte. Elle est alors âgée de 17 ans. En mars 1944, elle rejoint le maquis de Bourgogne comme infirmière volontaire. Décorée de la médaille de la Résistance à la Libération, son esprit rebelle révélé face à l’injustice et la violence ne la quittera plus !

Danielle Mitterrand par Titouan Lamazou

« je savais que mon chemin me conduirait inéluctablement à dénoncer les atteintes à l’intégrité de la vie et à la dignité. » Danielle Mitterrand (2011)

C’est également en cette année 1944 au cœur de la Résistance qu’elle rencontre François Mitterrand auprès duquel elle conduit de nombreuses actions militantes. Lorsque celui-ci est élu à la Présidence de la République française en 1981, Danielle Mitterrand devient première dame. Un statut qu’elle gardera jusqu’en 1995 et qui n’a pas éteint la flamme d’insoumission qui brûlait dans son cœur et qui la poussait à prêter l’oreille aux violences du monde !

Pour répondre aux sollicitudes de celles et ceux qui lui dénonçaient les injustices dont ils souffraient, elle organise au sein de l’Elysée un espace d’écoute pour recueillir et réagir aux témoignages et aux requêtes. Cette même volonté d’engagement pousse Danielle Mitterrand à créer diverses associations :

  • « Cause Commune » dont la vocation est de soutenir la réalisation d’initiatives locales pour les plus démunis en France
  • « la France est avec vous » qui met à disposition des populations sinistrées à travers le monde diverses formes d’aide matérielle et technique.
  • l’association du « 21 juin » pour aider celles et ceux qui luttent pour le respect des libertés et des droits humains

Le 4 mars 1986, Danielle Mitterrand créée « France-Libertés – Fondation Danielle Mitterrand » de la fusion de ces précédentes associations.

L’engagement et la lutte à travers la fondation

Danielle Mitterrand dessine de son empreinte de résistante, les contours des revendications de la Fondation. Dès sa création, France Libertés a ainsi pris la défense des droits humains et soutenu aux quatre coins du monde les résistances des peuples et des opprimé.es. Depuis son engagement aux côtés des tibétain, ses actions aux côtés du peuple kurde, son soutien à la résistance contre l’Apartheid en Afrique du Sud et jusqu’à la défense des droits des peuples autochtones, ses actions et prises de positions ont fait le tour du monde !

Tandis que le monde change, poursuivant inlassablement sa course effrénée au progrès et au profit, Danielle Mitterrand modèle de nouveaux contours à l’engagement de la Fondation. Si les droits humains demeurent à la racine de l’action de la Fondation, la volonté de défendre les biens communs de l’Humanité fleurit. Le droit à l’eau devient ainsi la face connue et reconnue d’un engagement profond et multiple en faveur de nombreuses autres sources de vie qui participent de l’équilibre de la planète bleue : le climat, la bonne santé des sols, le respect des cycles de l’eau, la richesse de la biodiversité…

« C’est inconvenant de penser que l’on peut vendre la vie alors que la nature nous la donne, elle n’appartient à personne. Pour vendre quelque chose, il faut en être possesseur. On ne peut pas s’approprier l’eau. L’eau n’a pas de prix, la vie n’a pas de prix  » Danielle Mitterrand (2011)

Convaincue de la puissance du faire-ensemble et de l’entraide, Danielle Mitterrand s’est unie à l’élan altermondialiste en participant avec la Fondation aux Forums Sociaux Mondiaux, aux Forums Alternatifs Mondiaux de l’Eau et aux Universités d’été des mouvements sociaux. Autant de rencontres internationales qui ont nourri ses luttes.

 « France Libertés est essentiellement un maillon actif d’un réseau mondial qui aspire à organiser l’alternative à la mondialisation du commerce et de la finance pour une société qui donne toutes ses chances à la vie »  Danielle Mitterrand (2011)

Tout au long de sa vie de résistance et d’engagement, Danielle Mitterrand a tissé des liens humains sincères et puissants qui lui ont valus de belles reconnaissances et de longues amitiés! Elle reçoit ainsi le premier prix humanitaire de la Fondation Elie Wiesel avant d’être faite Docteur Honoris Causa de l’Université d’Edinburg en 1990, puis de l’Université du Cap. En 1999, elle reçu des mains du Dalai Lama le Light Truth Award pour son action en faveur du peuple tibétain. En 1996 elle fut invitée par le Sous-Commandant Marcos aux Rencontres Intergalactiques zapatistes tandis que par son soutien indéfectible et bienveillant elle est devenue  « la Mère des Kurdes ».

Danielle Mitterrand nous a quitté en novembre 2011 laissant derrière elle la puissance de ses convictions avant-gardistes portées encore et toujours par sa Fondation.

Bibliographie

Le combat de Danielle Mitterrand pour la défense des droits humains et des biens communs du vivant est relaté dans sept ouvrages:

  • La Levure du pain, Ed. Numéro 1, octobre 1992
  • En toutes libertés, Ed. Ramsay, février 1996
  • Ces hommes sont avant tout nous frères, Ed. Ramsay, juillet 1996
  • Le printemps des insoumis, Ed. Ramsay, mars 1998
  • Échanger la vie, Ed. Actes Sud, avril 2000
  • Le livre de ma mémoire, Ed. Jean-Claude Gawsewitch, novembre 2007
  • Mot à Mot. Entretiens avec Yorgos Archimandritis. Ed. Le Cherche Midi, janvier 2010
  • Ce que je n’accepte pas. Entretiens avec Gilles Vanderpooten. L’aube, 2011.