Le Kurdistan s’étend sur quatre pays : la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. Les kurdes sont environ 40 millions et forment la plus grande nation sans pays. Aujourd’hui la Fondation Danielle Mitterrand est principalement présente au Kurdistan irakien avec un bureau à Erbil, sa capitale. C’est une région peuplée d’environ 6 millions d’habitants qui possède un gouvernement régional autonome et un parlement.
Danielle Mitterrand a beaucoup soutenu le peuple kurde, dès 1986 au Kurdistan turc puis au Kurdistan d’Irak à partir de 1988-1989 et l’Anfal. Elle a grandement contribué à mobiliser la communauté internationale et à lui ouvrir les yeux sur les violations des droits de l’homme au Kurdistan (après l’Anfal avec la résolution 688 de l’ONU mais aussi plus tard en demandant la libération et le juste traitement d’Abdullah Öcalan). Elle est surnommée « la mère des kurdes ». Suite à son dernier déplacement au Kurdistan en 2009, elle a engagé sa fondation en auprès du gouvernement Kurde d’Irak à agir pour sa jeunesse. Cet engagement s’est concrétisé par la mise en place d’un programme de formations de formateurs d’animateurs jeunesse en partenariat avec la fédération Léo Lagrange.
Aujourd’hui, le Kurdistan irakien accueille plus de 2 millions de réfugiés et de déplacés, dont environ 500.000 enfants qui fuient les conflits. Beaucoup vivent dans des camps. Par exemple, le camp de Bardarash proche de Mossoul accueille 12000 personnes dont 5000 enfants. Il comporte deux écoles, un hôpital et un centre communautaire.
Dans ces camps de réfugiés et de déplacés, beaucoup d’adultes, pourtant qualifiés et motivés se retrouvent sans activité. Frustration, perte d’estime de soi, les conditions de vie les incitent au repli et leur causent des souffrances psychiques importantes. De leur côté, les enfants bénéficient, au mieux, de 3 heures d’école par jour. L’isolement et l’inactivité s’ajoutent aux traumatismes de la guerre, et les besoins psychologiques et sociaux sont conséquents.