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BIELORUSSIE: Droits de l’Homme et conséquences de Tchernobyl. Institut Belrad et les « villages disparus » – Gomel

22.03.2010

Plus de deux millions de Biélorusses vivent sur un sol contaminé par l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986.  Les habitants ont consommé la nourriture contaminée depuis, ce qui a provoqué une accumulation de radionucléides dans les organes et le système nerveux central.

Il s’agit d’une population rurale, très attachée à son milieu naturel –  la forêt pour ses champignons, baies, gibier et jus de bouleau et l’eau pour ses poissons.  Ces produits de la nature sont parmi les sources d’alimentation les plus dangereuses en termes de radiation. La contamination chronique qui en résulte a des conséquences néfastes sur la santé et les enfants sont les plus gravement touchés.  Les populations des zones les plus contaminées dépendent d’un soutien minime de l’Etat biélorusse et du travail de l’Institut Indépendant « Belrad » de Minsk représenté en France par l’association Enfants de Tchernobyl

L’Institut a été créé à Minsk en 1990, par le Prof. Vassili Nesterenko, un ancien physicien nucléaire du plus haut niveau qui, après l’accident, s’est reconverti dans la radioprotection.  Il a mis au point un système de mesure de la radioactivité du Césium 137 incorporé chez chaque enfant et un traitement à base de pectine qui réduit le taux accumulé dans l’organisme.

L’équipe de Belrad sillonne les villages les plus touchés, en mesurant le taux interne de Césium 137 des enfants, en leur assurant gratuitement l’approvisionnement en pectine et en effectuant un travail pédagogique sur la radioprotection avec les familles et dans les écoles.  En outre, l’institut fournit un appui scientifique à l’envoi en convalescence des enfants à l’étranger.

Belrad, avec ces mesures radiologiques présentées dans des études analytiques, est actuellement le seul témoin irréfutable de la contamination radioactive toujours présente dans une partie du territoire de Biélorussie.  Son travail va à l’encontre de la version rassurante diffusée par le gouvernement biélorusse et les organismes internationaux sous l’égide de l’OMS et de l’AIEA, qui ont déclaré que les territoires affectés par l’accident ne sont plus dangereux pour les populations.

La fondation a soutenu de 2001 à 2009 les travaux de Belrad et a participé au plaidoyer pour l’annulation de l’accord AIEA/OMS et la reprise de l’indépendance de l’OMS sur les conséquences sanitaires de la radiation nucléaire, en lien avec le collectif Independent WHO.