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Un Observateur de France Libertés à la « Grande marche nationale pour l’Eau » au Pérou

18.01.2012


A Cajamarca, nord andin du Pérou, le slogan des habitants contre les projets miniers résonne comme une ultime réponse face au stress hydrique : « Sans or, on vit. Sans eau, on meurt ».

Le projet de mine d’or mis en place par l’entreprise canadienne Barry Gold consiste en une mine à ciel ouvert à 3500m d’altitude, considéré comme un des plus grands projets extractivistes du pays. Cette mine engloutirait 4 lacs-réservoirs, sur ce territoire déjà difficilement approvisionné en eau. L’eau et l’or sont indissociables dans cette zone et l’installation de cette mine augmenterait encore le problème d’accès à l’eau des paysans et des habitants de Cajamarca.

Face à ce problème vital, l’éternel argument de la création d’emplois est brandi par les défenseurs du projet. Néanmoins, la population se mobilise contre cette initiative et manifeste depuis le mois de novembre pour défendre son approvisionnement en eau, malgré les répressions policières souvent violentes. La loi promulguée par le nouveau président péruvien Ollanta Humala en Septembre, concernant l’obligation de consultation des communautés locales pour tout projet les affectant, devrait  pourtant s’appliquer pleinement dans ce contexte.

Le 1er février, des délégations venant de tout le Pérou rejoindront les paysans, syndicalistes et écologistes de Cajamarca pour une Grande marche nationale pour l’eau qui se  terminera à Lima le 10 février, où sera organisé un Forum de la Justice Hydrique. Marco Arana, prêtre de Cajamarca et investi dans cette mobilisation, souhaite que des observateurs internationaux soient présents pour assurer que cette manifestation se passe dans le respect des règles de non-violence ; le prêtre ayant déjà été menacé de mort à plusieurs reprises.  

France Libertés a mandaté Pedro Arrojo, partenaire de la Fondation et expert international sur les thématiques liées à l’eau et à l’environnement, pour assister à cette mobilisation. Son rapport servira de base à un plaidoyer approfondi au sein du Conseil des droits de l’Homme de Genève sur la question du droit à l’eau face aux activités des industries extractives.

Nous appelons aussi toutes les organisations internationales mobilisées sur ces questions à être présentes lors de cette grande marche pour l’eau : plus qu’une participation symbolique, il est essentiel que les ONG en capacité de le faire portent le témoignage des communautés péruviennes au niveau international.