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Transparence du service de l’eau: une étape surprenante!

22.01.2013


Si la transparence de l’eau est une évidence pour tous, la transparence du service de l’eau laisse toujours à désirer. L’angle choisi par 60 millions de consommateurs et la Fondation Danielle Mitterrand France Liberté depuis deux ans maintenant se voulait volontairement décalé dans l’espoir de mettre à jour quelques surprises.

La partie de l’enquête sur le Prix de l’eau a produit ses résultats intéressants et nous espérons bientôt pouvoir échanger à ce propos avec le Ministère de l’Environnement en la personne de Laurent Roy pour les mettre en pratique avec l’ensemble des acteurs de l’eau intéressés.
En lançant l’enquête sur la qualité de l’eau en juin 2012, nous savions que le travail serait plus complexe et que la coopération avec les citoyens et les acteurs publics serait nécessaire.
Le premier résultat d’étape paru jeudi 17 janvier est tout à fait intéressant voir très surprenant !

Grâce à la mise à disposition des informations de la base de données du Ministère de la santé, nous avons pu dresser la carte des dérogations aux normes de potabilité de l’eau du robinet en France. En clair, quand l’eau est presque potable et que l’on peut y remédier sans danger pour les populations, le préfet donne une dérogation à l’opérateur de distribution de l’eau.

carte_derogation_normes_qualites_eau_france.jpg

L’information en elle-même n’est ni vraiment inquiétante, ni vraiment intéressante, mais c’est un marqueur formidable. Nous savons grâce à cette carte quels sont les départements qui sont aujourd’hui en difficulté pour distribuer une eau potable régulièrement.

La bonne nouvelle, c’est qu’ils ne sont que très peu nombreux (6 seulement ayant plus de 5 dérogations pour leur territoire). La très grande majorité des départements n’ont besoin de faire appel à aucune dérogation aux normes de potabilité. Même la Bretagne qui est pourtant régulièrement montrée du doigt, semble avoir trouvé les solutions pour distribuer aux Bretons une eau potable selon les normes en vigueur.

Amis Bretons, arrêtez de porter à longueur d’années des pacs de bouteilles d’eau et revenez à l’eau du robinet qui coute tout de même de 300 à 6000 fois moins cher !

Mais la question est elle réglée en cela ?

Absolument pas et loin de là. En effet, cette carte montre que les départements et les collectivités qui s’en donne les moyens ont la possibilité de rendre potable une eau qui pourtant l’est de moins en moins à sa source.

C’est là que le bât blesse.

Nous sommes en capacité de trouver des solutions pour le court terme, la Bretagne est l’exemple avec un grand E grâce notamment à un niveau d’interconnexion des réseaux impressionnant.
Pourtant, nous sommes dans la rustine, nous ne solutionnons pas nos problèmes à long terme.
Que ferons nous quand les bretons seront obligés d’aller chercher les interconnections de leurs réseaux dans le Vercors ?

Serons-nous alors en pénurie ? Serons-nous à l’agonie ?

Les ingénieurs diront que de nouvelles solutions viendront permettre de purifier toutes les eaux mais à quel prix ? Qui pourra le payer ?

Ne serait il pas plus simple d’envisager de changer maintenant en profondeur nos comportements et de sacraliser, le mot n’est pas trop fort, nos zones de captages et au-delà ?

60 millions de consommateurs et la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés essayeront en mars prochain d’apporter des réponses à ces questions mais sans attendre cela, je vous propose deux choses :

  • La première : arrêtez de boire de l’eau en bouteille et revenez à l’eau du robinet maintenant !
  • La seconde : redonnez ce faisant les moyens aux services publics de l’eau de produire un service de qualité tout en trouvant les solutions de long terme pour sauver notre ressource en eau !

 

Faites passer le message !

 

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