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Signez l’appel à soutien à la résolution bolivienne sur le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement.

26.07.2010


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Une initiative capitale sur le droit à l’eau et à l’assainissement est actuellement en train d’être présentée au sein de l’Assemblée Générale de l’ONU. Le 17 juin, une proposition de résolution reconnaissant le « droit à l’eau potable et à l’assainissement » comme droit humain universel a été présentée par le gouvernement bolivien dans une consultation informelle adressée à l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette résolution est en train d’être examinée et développée par les autres Etats-membres afin d’élaborer le texte final qui sera présenté pour adoption au Président de l’Assemblée générale à la fin du mois de juillet 2010.

Faire du droit d’accès à l’eau potable pour tous un droit humain universel est l’une des préoccupations principales de la Fondation France Libertés. La proposition de résolution bolivienne est une initiative sans précédent : c’est la première fois que l’Assemblée générale des Nations Unies est saisie directement pour débattre du problème de l’eau, enjeu crucial pour l’avenir de l’humanité. L’approvisionnement en eau salubre reste un défi pour presque un milliard de personnes dans le monde et le manque d’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement de base continuent de remettre chaque jour en cause le droit fondamental à la vie, constituant par là l’une des plus graves violations des droits de l’homme dans le monde aujourd’hui.

Le temps est venu de reconnaître le droit d’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement de base pour tous en tant que droits inaliénables de l’homme. L’accès équitable à une eau potable saine et de qualité et l’accès à l’assainissement constituent les conditions nécessaires à la réalisation d’autres droits humains fondamentaux comme le droit à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, à l’habillement et au travail. Plusieurs défis majeurs sont à relever pour l’ensemble des pays du monde, dont notamment celui du changement climatique qui entraîne des conséquences aggravantes aux difficultés d’accès à l’eau, notamment dans les pays en développement les plus pauvres. La résolution réaffirme la responsabilité des Etats dans la promotion et la protection de tous les droits humains, ainsi que la nécessité de mettre l’accent sur les dimensions locales et nationales du problème d’accès à l’eau pour tous.

Il est indispensable d’inscrire l’eau comme une des priorités planétaires pour le développement et la paix mondiale. La moitié de la population des régions en développement ne bénéficiant d’aucun assainissement et presque deux milliards de personnes vivant toujours en situation de stress hydrique, il est clair que la cible de l’Objectif du Millénaire pour le Développement sur l’eau que s’était fixé la communauté internationale – réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base – est aujourd’hui clairement hors de portée. Cette situation ne fera qu’empirer à mesure que les ressources en eau potable de la planète s’amenuisent. Selon un rapport récent de la Banque Mondiale, d’ici à 2030, la demande globale en eau potable dépassera les ressources disponibles de 40%, ce qui laisse présager des guerres de l’eau sans précédent.

Face à l’urgence, la proposition de résolution du gouvernement bolivien :
•    proclame le droit à l’eau et à l’assainissement  « droit universel de l’homme » ;
•    appelle tous les pays développés, organisations internationales et acteurs privés à renforcer la coopération internationale et l’assistance technique aux pays en développement, et à développer les partenariats notamment dans les domaines de la finance, du renforcement des capacités et des transferts de technologies ;
•    demande à l’Expert Indépendant des Nations Unies sur l’accès à l’eau potable et à l’assainissement de soumettre un rapport à l’Assemblée générale de l’ONU portant sur les défis majeurs à la réalisation du droit humain à l’eau et à l’assainissement et leur impact sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, je plaide pour la reconnaissance du droit d’accès à l'eau pour tous et France Libertés soutient pleinement la résolution bolivienne, aux côtés de Maude Barlow et du Conseil des Canadiens (Council of Canadians) ainsi que de tous les autres réseaux internationaux engagés dans un combat de longue date pour l’eau et la justice.

Nous invitons tous les acteurs nationaux et internationaux à s’unir pour soutenir l’initiative cruciale du gouvernement bolivien et faire pression sur les gouvernements de leurs Etats respectifs pour l’adoption de cette résolution à l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Il s’agit d’un tournant majeur de notre histoire, il faut agir ensemble et de manière urgente pour la reconnaissance du droit à l’eau et la sauvegarde de cette ressource en tant que bien commun de l’humanité.

Danielle Mitterrand
Présidente de la Fondation France Libertés