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Racisme, discrimination et exclusion : 30 ans d’action

30.08.2016


Cet article est le cinquième de la série « France Libertés fête ses 30 ans »
Chapitre 1 : Les Jummas, le peuple oublié
Chapitre 2 : La biopiraterie au coeur des combats de France Libertés
Chapitre 3 : Le droit à l’eau pour tous, un engagement d’hier et d’aujourd’hui (1/2)
Chapitre 4 : Le droit à l’eau pour tous, un engagement d’hier et d’aujourd’hui (2/2)
Chapitre 6 : Kurdistan, 30 ans de compagnonnage
Chapitre 7 : La défense des droits des peuples à l’autodétermination

Un passeport pour lutter contre le racisme

Le passeport européen contre le racisme lancé en 1994 est la première action représentative de ce combat. Il s’agit d’un petit livret sur lequel chacun pouvait apposer son nom et sa signature. Ainsi, la personne s’engageait non seulement à condamner, mais également à dénoncer tout acte raciste dont il serait victime, mais aussi témoin. Au-delà de cette déclaration sur l’honneur, ce passeport rappelait la définition juridique du racisme et fournissait le mode d’emploi pour signaler de tels actes (informations, coordonnées utiles). Ce petit document a été diffusé a plus de deux millions et demi d’exemplaires, dans 15 pays différents et traduits en dix-neuf langues, dont des langues régionales. Le Conseil de l’Europe s’en est inspiré pour la création du passeport contre l’intolérance.

En 1997, France Libertés lance « Ensemble contre le racisme pour une Europe solidaire ». Il s’agit d’un cédérom conçu dans le cadre d’un projet européen. C’est un outil destiné aux enseignants, formateurs, animateurs et tout citoyen engagé dans des actions de lutte contre le racisme.

France Libertés mène aussi de nombreuses actions de plaidoyer à travers le soutien à des films, par exemple en 2001 un court métrage contre le racisme intitulé « Pas d’histoires ! 12 regards sur le racisme au quotidien ». Elle est également partenaire de nombreux festivals engagés : le Festival Résistances à Foix, le Festival du vent à Calvi, le Festival de cinéma de Douarnenez.

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Des projets d’intégration contre l’exclusion et la précarité

En France, la Fondation a soutenu des actions d’aide aux populations démunies par le biais de financement de structures d’accueil de personnes en difficultés, telles que la Maison de la solidarité à Gennevilliers.

D’autre part France Libertés a organisé avec ses comités relais en 1997 des séjours intitulés « été solidaire » qui permettaient à des enfants et adolescents en situation de précarité extrême de partir  en vacances, et a soutenu des projets d’intégration par le logement et l’alphabétisation.

Sans-papiers, exilé, migrant, réfugié : aucun être humain n’est illégal !

En 1996, France Libertés s’engage en faveur des sans-papiers lors de l’occupation de l’église Saint-Bernard. Danielle Mitterrand rend visite aux sans-papiers et élève la voix pour exiger leur régularisation.

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En 2003, face au constat d’urgence de la situation d’exilés dans le 10ème arrondissement à Paris suite à la fermeture du hangar de Sangatte, France Libertés crée avec d’autres organisations « le collectif de soutien des exilés du 10ème arrondissement ». Venant essentiellement du Kurdistan irakien, mais aussi d’Afghanistan et d’Iran, ces personnes en situation de grande précarité ont dormi dans les rues et subi les pressions policières parfois violentes durant des semaines. Le collectif de soutien aux exilés du 10ème a organisé des permanences pour accompagner ces personnes dans leurs démarches administratives et trouver des solutions concrètes (recherche de logements, soins, nourriture etc…). L’un des objectifs du collectif est d’obtenir à leur profit un statut protecteur leur permettant de sortir de la précarité et de vivre dignement.

des-ponts-pas-des-murs.jpg France Libertés et sa présidente s’engagent donc pleinement sur les questions du droit d’asile et des migrations alors que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, fait voter des lois de plus en plus drastiques sur la maîtrise des flux migratoires et du droit d’asile.

C’est également dans ce cadre que France Libertés prend part à la campagne « Une peine Point Barre » visant à dénoncer la double peine et à promouvoir l’égalité des droits et le respect de la dignité des étrangers vivant sur le territoire français.

En 2013 la Fondation a participé à la création de l’Organisation pour une Citoyenneté universelle (O.C.U.) avec Emmaüs International et le mouvement Utopia. L’OCU vise à promouvoir la liberté mondiale de circulation et d’installation des personnes. Dans ce but, l’OCU délivre un passeport de citoyenneté universelle, outil symbolique pour afficher notre ambition de citoyenneté universelle et appeler à la tenue d’une conférence internationale sous l’égide des Nations Unies sur cette question.

En 2016, ces enjeux sont toujours fondamentaux dans la construction d’une société différente et plus solidaire. Et, comme l’affirmait Danielle Mitterrand, « pour lutter contre les murs qui séparent, qui enferment et qui isolent, il faut commencer par abattre les préjugés que nous portons en nous et ne jamais retenir l’élan qui nous pousse vers l’autre ».

Extraits du texte « Comme une bouteille à la mer » (2011)