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Quel monde construisons-nous ?

26.02.2016

L’accord de la COP21 semble déjà bien loin, et si notre Président essaie de rappeler de temps à autre l’engagement nécessaire pour préserver le climat, il est clair aujourd’hui que nos sociétés n’ont pas fait les mutations nécessaires à cette révolution indispensable à la préservation de notre planète.

Les sujets du moment sont donc malheureusement la déchéance de nationalité, la loi sur le travail, l’extractivisme sous toutes ses formes.

Le débat sur la déchéance de nationalité montre combien nos sociétés sont obsolètes au regard des enjeux de survie de l’humanité. Ce débat de principe n’a pour seul intérêt que de diviser les partis politiques. On pourrait espérer que ce soit pour mieux régner mais rien n’est moins sûr. Passons.

Le débat autour de la loi sur le travail est plus intéressant. Il démontre que nous sommes incapables de penser l’avenir en nous appuyant sur un nouveau modèle à inventer et à construire. Le changement climatique est une réalité et un enjeu majeur si l’en est. Pourquoi ne pas penser l’avenir du travail au cœur de cet enjeu de société ? Pourquoi continuellement ramener la problématique travail vers la croissance, vers le libéralisme, alors que nous risquons un dérèglement climatique qui mettra à mal toute croissance ? Repenser les règles du droit du travail pour permettre d’engager les transformations nécessaires à la lutte contre le changement climatique devrait être le seul débat. Derrière cet engagement, ce sont des centaines de milliers d’emplois qui peuvent être créés. Au lieu de cela, nous débattons de plus de facilités pour licencier. Le monde est fou.

Nos sociétés prédatrices sont devenues tellement riches qu’elles ont oublié le bon sens nécessaire à la survie.

Nous jouons continuellement les apprentis sorciers que ce soit avec le nucléaire, les marchés financiers, le pétrole et gaz de schiste et maintenant aussi avec le sable. Le sable !

Nous sommes prêts à tout pour construire, même si c’est inutile, tant que cela rapporte de l’argent et permet de mettre en évidence la puissance des plus riches. Nous devons d’urgence comprendre que les nations ne sont rien de plus que le reflet de l’histoire d’une Humanité divisée, incapable de construire autre chose que des champs de batailles et des monuments à la gloire des puissants. La modernité peut transformer cette réalité. Nous sommes aujourd’hui connectés et savons que, sur tous les continents, la majorité des citoyens sont conscients des dérapages incontrôlés de notre système économique et de la perte de bon sens de nos dirigeants trop occupés à préserver la cupidité d’une poignée de personnes dans le monde.

Nous ne sortirons de l’impasse actuelle que si nous sommes capables collectivement de reprendre la main pour qu’enfin les règles communes mises en place n’aient qu’un objectif : préserver la planète pour permettre à l’Humanité et aux générations futures de vivre dignement.

 

En cela, l’adoption des droits de l’Humanité est l’urgence et il serait bon que nos politiques arrêtent leurs guerres stériles pour enfin prendre les vrais problèmes à bras le corps en fixant des règles qui imposent aux acteurs économiques les transformations nécessaires à la sauvegarde de l’Humanité avant qu’il ne soit trop tard.