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Pour une économie au service des populations et non pas du profit

17.12.2013


Les journalistes de l’Observatoire font de la veille permanente sur ces sujets et publient des enquêtes et des dossiers spéciaux sur des thématiques (nucléaire, grands barrages, économie verte, greenwashing…) et des grands groupes français.

Dans un entretien datant de 2010 à propos du Forum Mondial de l’Eau, Danielle Mitterrand déclarait que « ce n’est pas aux entreprises de définir la politique de l’eau dans les Etats ».Cela fait plusieurs années que France Libertés travaille activement à dénoncer une économie globalisée et financiarisée, dans laquelle les grandes entreprises et la recherche du profit jouent un rôle prépondérant.

Selon cette logique économique, les êtres humains sont transformés en « ressources humaines » et les ressources naturelles en simples « ressources exploitables », sans tenir compte de leur importance pour l’équilibre de la planète. Les biens communs sont quant à eux devenus des « marchandises ». Ce modèle économique entraîne une recherche de la croissance à tout prix, dont les fruits sont très inégalement partagés, et cause une dégradation irréversible de l’environnement. France Libertés défend un autre idéal de développement, ancré sur les fondamentaux humains et écologiques.

C’est dans le domaine de la défense du droit à l’eau que France Libertés a une action singulière face aux grandes entreprises. Ainsi, deux ans après que nous ayons coordonné la rédaction d’un rapport sur Veolia Environnement pour le Prix Pinocchio, c’est cette entreprise qui a été nominée cette année dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi ». Avec 39 % des votes, Véolia a été « récompensée » pour son implication dans des projets de privatisation de l’eau en Inde, qui ont entraîné la signature de contrats opaques, une hausse des tarifs, des détournements d’eau du réseau public au profit des zones sous gestion privée…

En 2010, nous avons aussi soutenu la sortie et la diffusion du documentaire « Water makes money », qui explique comment les entreprises multinationales s’accaparent la distribution de l’eau, provoquant une hausse des prix, une baisse de la qualité de l’eau et un manque de transparence souvent lié à un climat de corruption.

Par ailleurs, France Libertés a fait de la dénonciation des violations des droits humains par les multinationales le thème principal défendu au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies en septembre dernier. En effet, nous avons organisé un « side-event », en marge de la 24e session du Conseil des Droits de l’Homme, sur le thème du droit à l’eau des peuples autochtones menacé par les industries extractives et les grands barrages. Nous avons également présenté une déclaration générale sur ce sujet.

Les Nations Unies ont établi un Groupe de Travail sur « Les entreprises et les Droits Humains », ce qui témoigne de leur prise de conscience que les droits humains peuvent être mis en danger par les activités des grandes entreprises. Nous attendons maintenant de voir comment l’ONU agira pour que les Etats assument leurs responsabilités dans ce domaine sur leur territoire.

Dans ce cadre, nous suivons de très près la situation à Cajamarca, dans les Andes Nord du Pérou, où la lutte contre le projet minier « Conga », de l’entreprise Yanacocha de la multinationale Newmont -Buenaventura, est emblématique par son ampleur, sa durée, ses formes et ses répercussions (environnementales et politiques) au niveau national et international. Ce cas illustre tristement le choix qui se présente aux Etats, entre favoriser une économie au service des entreprises et du profit, ou une économie qui répond aux besoins et aspirations des populations locales.

France Libertés agit également dans le domaine de la défense de la biodiversité, dans lequel les grandes firmes pharmaceutiques et les semenciers sont très actifs. Afin de proposer des alternatives à la privatisation du vivant et des savoirs traditionnels sur la biodiversité par des grandes entreprises transnationales, notamment par le biais du dépôt de brevets. Nous avons cofondé en 2007 le Collectif pour une alternative à la biopiraterie, qui propose un modèle économique où les populations locales disposent librement de leurs ressources naturelles et culturelles.

C’est donc tout naturellement que France Libertés est partenaire de l’« Observatoire des multinationales ».

Nous vous invitons à visiter le site de ce nouveau media dès aujourd’hui.