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Plaider pour une gouvernance mondiale de l’eau

22.03.2010

Alors que la population mondiale devrait s'élever à 8 milliards en 2025, 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable aujourd'hui.

Une gouvernance centrée sur des intérêts privés

Aujourd’hui, il n’y a pas de politique mondiale de l’eau. L’avenir de l’eau est laissé aux mains d’entreprises privées, dont la raison d’être est de faire de l’accès à l’eau une source de profit.

Le Conseil Mondial de l’eau (CME), qui se dit responsable de l’avenir de l’eau dans le monde, est présidé par des dirigeants d’entreprises privées du secteur de l’eau et réunit une partie des acteurs, sans réelle légitimité.

Créé en 1996, sous le statut loi de 1901, le CME se dit l’héritier de la « Conférence sur l'Eau » organisée par l'ONU à Mar del Plata en 1977. Mais c’est en fait une organisation privée au service d’intérêts privés. Son siège est à Marseille. Loïc Fauchon ex-PDG du "Groupe des Eaux de Marseille" a été remplacé fin 2012 par Benedito Braga qui était jusqu'alors vice-président du Conseil Mondial de l'Eau.

Il est constitué, à parts égales, par les deux multinationales françaises de l’eau, des déchets, du transport, de l'énergie et de la communication, Veolia Eau ex Vivendi-CGE et Suez-Lyonnaise des Eaux qui ont réalisé des rapprochements avec EDF et Gaz de France. Depuis le début 2010, cette société n'appartient plus qu'à Veolia.


Au Forum Mondial de l’Eau à Istanbul en mars 2009, le CME a refusé d’entériner la notion de droit à l’accès à l’eau. Ce même conseil est conforté par l’Etat français qui a organisé à Marseille en mars 2012 le dernier Forum Mondial de l’eau.

Il ne faut pas s’y tromper : le Conseil Mondial de l’Eau et les Forums qu’il organise n’ont pas la légitimité internationale qu’ils prétendent avoir et défendent les intérêts privés des multinationales de l’eau qui sont à sa tête. Leurs objectifs profonds ne sont pas de promouvoir une meilleure gestion de la ressource pour la planète et les générations futures ou son accessibilité pour tous, mais bien d’investir de nouveaux marchés et étendre l’implantation des multinationales du secteur.

L’exportation d’une marchandisation désastreuse

Quels sont les impacts de l’exportation du « modèle français » de partenariat public-privé dans les pays du Sud ?

De la Bolivie à l'Indonésie, en passant par l'Argentine, l'exportation du "modèle français" a engendré des hausses de tarifs à des niveaux inabordables pour les populations ainsi que parfois un choc culturel (l’eau est sacrée dans de nombreuses cultures, sa privatisation est un non-sens).

France Libertés plaide pour une gestion publique et collective de l'eau. En signant la charte des Porteurs d’eau vous participez activement à un mouvement qui s’engage :

Pour une gouvernance publique internationale de la gestion de l’eau

Pour faire de l’accès à l’eau un droit inaliénable

Pour que cesse enfin la main mise des marchands d’eau sur ce bien commun de l’humanité

Pour que l’accès à l’eau pour tous soit une réalité