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Placer la Biopiraterie au cœur des débats : un enjeu pour le Sommet des Peuples

04.06.2012


Dans le contexte de Rio+20 et de l’émergence du concept de croissance verte, la Biopiraterie sera au cœur des enjeux en ce mois de juin à Rio.

Rappelons tout d’abord ce qu’est la Biopiraterie. La Biopiraterie c’est l’appropriation, par les firmes pharmaceutiques, cosmétiques ou agroalimentaires, des plantes ou semences des pays riches en biodiversité. C’est aussi le vol des connaissances et savoir-faire sur ces plantes : les entreprises peuvent s’approprier, en les brevetant, des techniques copiées sur les savoirs d’un shaman amazonien, d’un paysan indien ou d’un guérisseur sud-africain. La croissance verte, telle qu’elle est pensée actuellement, marquera probablement un nouveau pas vers la marchandisation des ressources et des savoirs traditionnels.

France Libertés, au sein du Collectif pour une alternative à la Biopiraterie dont nous faisons partie, tire la sonnette d’alarme. La mise sur le marché des ressources en biodiversité, tout comme le copiage des savoirs traditionnels, présentent une grave menace pour les peuples et l’environnement. Il est urgent d’agir.

Le prochain Sommet des Peuples est l’occasion de réfléchir, débattre, et trouver ensemble des alternatives à l’appropriation illégitime de la nature et des savoirs. Le temps d’un atelier participatif, nous allons réunir les figures internationales de la résistance à la Biopiraterie : Vandana Shiva, scientifique et militante reconnue internationalement pour sa lutte contre l’appropriation du vivant, Ailton Krenak, leader indigène, et bien d’autres représentants d’ONG et de peuples autochtones. L’atelier sera l’occasion d’évoquer des cas concrets de Biopiraterie, comme le Murumuru des Ashaninka, ou le génome des Surui, et de présenter des alternatives innovantes, telles les pharmacopées populaires ou les programmes de formation des communautés.

L’enjeu est de taille. La Biopiraterie, thématique largement méconnue, doit être contestée. Des mécanismes de veille doivent être mis en place pour identifier les cas de Biopiraterie dès les premiers doutes. La société civile a le devoir de s’organiser pour fonder un réseau international solide autour de l’opposition à cette marchandisation du vivant et des connaissances traditionnelles.

Le Sommet des Peuples n’est alors qu’une étape, qui devra permettre de nous mobiliser pour répondre à ces objectifs. Cette étape n’en est pas moins fondamentale pour promouvoir, au quotidien, des alternatives respectueuses des droits des peuples.

 

Rendez-vous est pris à partir du 15 juin à Rio de Janeiro !