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Parole aux comités-relais

28.11.2013


Ce mois-ci, un nouveau comité-relais vient d’être créé dans l’Oise. Retrouvez l’interview de Mme Anaïs Gallier, Présidente de France Libertés Oise:

•    Qu’est-ce qui vous a poussé à créer un comité-relais France Libertés pour l’Oise ?

Anaïs Gallier: Ce sont les initiatives locales dans mon département, tels que les « porteurs d’eau », les fontaines ONA qui m’ont incité à me lancer.

Ces manifestations ont été pour moi l’occasion de mieux connaitre la fondation France Libertés créée par Danielle Mitterrand, une femme au parcours riche d’un engagement libre et humaniste. Les actions de la fondation offrent une formidable perspective pour la promotion des droits de l’Homme grâce notamment aux grands projets d’aide menés dans les pays du Sud, comme la reconstruction du système éducatif et social au Cambodge, ou la lutte pour la sécurité sanitaire en Afrique. Les actions de la fondation, en portant également sur la protection des biens communs de l’Humanité, à savoir le patrimoine environnemental indispensable à la vie, ont permis la mise en œuvre d’un mouvement d’ampleur comme celui des porteurs d’eau.

Toutes les actions de France Libertés sont mues par le même objectif, celui de construire un monde plus juste et plus solidaire, dans lequel chacun puisse exercer sa liberté dans le respect de l’autre. C’est la pleine adhésion à ces perspectives qui m’a poussé à relayer dans l’Oise des actions qui méritent d’être plus visibles encore, afin d’être bénéfiques à un nombre toujours plus important d’individus. Pour cela, l’action locale, la proximité, est, pour moi, un moyen de proposer librement, dans l’échange, des alternatives à l’ultralibéralisme et à l’individualisme qui en découle.


•    Quelle(s) thématique(s) de France Libertés souhaitez-vous relayer plus particulièrement ? Et pourquoi avoir choisi de mettre en avant cette/ces thématiques ?

Anaïs Gallier: L’eau est la thématique que le comité souhaite relayer particulièrement, car c’est une ressource aux prises avec des intérêts marchands immenses partout dans le monde alors qu’il s’agit d’un bien vital. Tout humain qui en serait dépourvu plus de 3 jours est voué à une mort certaine et il n’est pas de plus grande injustice que de laisser ce bien commun aux mains des intérêts financiers des multinationales. En France particulièrement, dès qu’une commune cherche à remanier sa gestion de l’eau, les deux plus importants groupes mondiaux Veolia et Suez se disputent le marché. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle ils approvisionnent 80% de la population en eau. Ils sont présents sur tous les continents et constituent un oligopole qui pèse sur toute la surface du globe.

Ces monopoles des multinationales sur la gestion de l’eau ne sont pas restés sans conséquences pour les usagers : factures en constante augmentation, canalisations non entretenues. J’ai d’autant plus été sensibilisée à ce problème après avoir vu l’excellent documentaire « Water makes money » dans lequel le lanceur d’alerte acharné, Jean-Luc Touly, dénonce les méthodes d’accaparement de la gestion de l’eau par les trois acteurs privés qui se partagent l'essentiel du marché.

En France des associations telles que la fondation France Libertés avec son initiative « porteurs d’eau », ou encore l’association ACME alertent sur les dangers liés à l’hégémonie des « exploiteurs d’eau », qui se traduit par une présence grandissante des multinationales dans les médias, les partis politiques, les ONG et les universités.

En favorisant le débat pour une gestion publique de l’eau, le comité relais espère influencer les décideurs locaux pour que l’eau ressource vitale universelle ne soit pas submergée par la prégnance des intérêts financiers sur les véritables intérêts des citoyens. Ce débat est d’autant plus d’actualité qu’entre aujourd'hui et 2015, les trois quarts des contrats passés entre les collectivités et les groupes privés vont arriver à échéance.
 

Pour en savoir plus: https://francelibertes60.wordpress.com/