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Nucléaire : où donc est passée notre démocratie ?

12.07.2012

belarus_07_08_096222.jpgFrance Libertés dénonce l’opacité du choix du nucléaire et la désinformation sur ses risques.

Depuis le 11 mars 2011 et l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, les sondages de confiance dans le nucléaire ont chuté. Plus de la moitié de la population française a aujourd'hui conscience que le pari du nucléaire représente un danger contre lequel aucune technologie ne peut nous prémunir, tout particulièrement dans le contexte actuel de changement climatique et d’accroissement des phénomènes climatiques extrêmes.

Si l’Allemagne a déjà engagé sa sortie du nucléaire à l’échéance 2022, la France continue de faire la sourde oreille à ces risques, produit plus de 75% de son électricité par la fission nucléaire et continue à faire la promotion du nucléaire civile dans les pays émergents (Chine, Inde, Brésil…).

Outre les risques que représentent les centrales et la prolifération du nucléaire militaire, l’énergie atomique n’est en aucun cas une source d’énergie durable.

–    D’une part, elle est issue de la fission d’atomes d’uranium, élément chimique rare présent en quantité finie sur Terre, tout comme le pétrole. Selon les études, on situe l’épuisement des réserves d’uranium entre 2040 de 2090. La France importe 100% de son uranium et ne peut donc pas être considérée comme « indépendante  énergétiquement » comme les discours le laisse souvent penser.

–    D’autre part, la fission entraîne la production de déchets nucléaires dont le retraitement et le stockage sont loin d’être des problèmes résolus.

–    Enfin, le refroidissement des centrales nucléaires implique l’utilisation d’énormes quantités d’eau. En France, en 2009, 64% des prélèvements d’eau étaient destinés à cet usage. En cas de sécheresse, phénomène de plus en plus fréquent du fait du changement climatique, le stress imposé aux réserves d’eau, la concurrence entre les usages et le risque d’arrêt ou d’accident dans une centrale sont considérablement accrus. De plus, l’eau réinjectée dans les rivières à la sortie des centrales réchauffe les milieux et dérègle les écosystèmes. 

Pour pallier ces risques, les défenseurs du nucléaire présentent la fusion nucléaire comme l’énergie illimitée et non polluante de demain. Mais faire le pari d’ITER et de cette énergie en abondance, c’est placer dans le progrès technologique une foi sans faille.

France Libertés dénonce également l’absence de consultation citoyenne sur le choix du nucléaire en France et le manque de transparence sur ses conséquences.

Le choix du nucléaire en France est une conséquence de la seconde guerre mondiale. Dans une volonté « d’indépendance énergétique », le pays s’est orienté vers la fission comme principale source d’électricité à partir des années 60. Ce choix est celui d’une poignée d’ingénieurs et de politiciens. A aucun moment, cette décision, considérée comme trop technique, n’a été soumise à l’approbation de la population.

Aujourd'hui encore, les sites de désinformation sur le nucléaire sont nombreux, comme celui du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) qui affirme que « Grâce à son parc de 58 réacteurs, la France atteint un taux d'indépendance énergétique proche de 50% » ou encore que « Les déchets produits occupent un faible volume et peuvent être gérés de manière sûre. »

De plus, la transparence quant aux conséquences nucléaires sur la santé humaine est fortement compromise. En effet, un accord signé entre l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) en 1959, empêche l’OMS d’agir librement dans le domaine nucléaire si elle n’a pas l’assentiment de l’AIEA. Formée de physiciens et non de médecins, cette dernière, dont l’objectif principal est la promotion des centrales atomiques dans le monde, est la seule agence spécialisée des Nations Unies qui dépende directement du Conseil de sécurité. Elle impose son diktat à l’OMS, qui, soumise, n’a rien fait pour les populations contaminées par la catastrophe de Tchernobyl.

 Actions de France Libertés

Pour ces différentes raisons, France Libertés a agi pour les victimes de l'accident nucléaire de Tchernobyl et pour restaurer l’indépendance des activités de l’OMS et la transparence des informations sur le nucléaire.

–    De 2001 à 2009, France Libertés a soutenu financièrement les activités de l’Institut Belrad en Biélorussie, via l’association française Enfants de Tchernobyl Belarus. Cet institut, créé en 1990, étudie les conséquences de la radioactivité incorporée par les enfants et les soigne grâce à un traitement à base de pectine. Il mène également un travail pédagogique sur la radioprotection avec les familles et dans les écoles.

–    Avec cette association, France Libertés a participé au plaidoyer du collectif Independent WHO pour défendre l’indépendance de l’Organisation Mondiale de la Santé vis-à-vis de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.

–    France Libertés soutient le réseau « Sortir du nucléaire »

–    Participation à la campagne « Libérons l’énergie » menée par Greenpeace en 2012 pour interpeller les candidats aux élections présidentielles sur leur programme énergétique.