L’humain, le vivant « coûte que coûte »
27.03.2020
L’humain, le vivant, « coûte que coûte »
Pour la première fois depuis très longtemps une grande majorité des Etats du monde ont fait passer l’humain avant l’économie et le profit néo-libéral ! Même Donald Trump et Xi Jinping ont dû arrêter, partiellement, tout un pan de l’activité productive pour limiter une crise sanitaire qui malheureusement fera beaucoup de morts. Dans le moment très difficile que nous vivons, c’est aussi un espoir qui naît, une preuve qu’un monde privilégiant l’humain plutôt que le profit est possible !
Avant de faire émerger ce monde durablement, la priorité aujourd’hui est de prendre soin des autres et de soi, s’éloigner physiquement, se rapprocher autrement. Une période compliquée, inégalitaire s’ouvre, mais qui peut également engendrer de la beauté, de la solidarité et des transformations positives, à l’image des mouvements d’entraide citoyens et de l’engagement associatif à l’œuvre.
En effet, prendre de la distance, se confiner, c’est aussi la possibilité :
D’exprimer concrètement sa solidarité, de protéger l’autre, ses voisins, sa famille, l’inconnu comme celles et ceux qui tous les jours assurent les fonctions essentielles à notre survie, des soignantes et des soignants aux agents d’entretien ainsi que celles et ceux confinés « dehors ».
De (re) tisser des liens, autrement, c’est reprendre contact avec celles ou ceux qu’on n’avait pas appelé depuis longtemps, échanger avec celles et ceux qu’on aime mais aussi avec ses voisines, ses voisins des fenêtres d’en face, d’en dessous, d’à côté, dialoguer, jouer, chanter depuis chez soi. C’est aussi l’occasion de réfléchir à comment retisser des liens avec le reste du vivant, avec cette flore, cette faune, que l’on ne regardait plus ou si peu, les repérer, engager le dialogue, les « rencontrer ».
De se questionner, sur l’essentiel pour soi, pour nous, pour le vivant, de ce que relève cette crise, sur notre système, sur les causes des crises à répétition que nous vivons et sur les solutions pour y mettre un terme.
De s’informer et de (re)découvrir des initiatives, des idées, des concepts, des études, à travers articles, livres, films, musiques, etc. A ce titre, vous trouverez en vous pouvez visionner en libre accès le film « Danielle Mitterrand, une autre idée de la France »
De (re)vivre ses passions, laisser libre cours à nos talents, d’enfin sortir cette guitare, cette machine à coudre, ce carnets à dessins, tester cette nouvelle recette, se lancer sur le tapis de sport.
D’imaginer, créer, rêver même, à d’autres mondes, individuellement et collectivement, oser se détacher du réel aujourd’hui pour mieux agir dessus demain.
Repenser ensemble l’action collective militante de demain pour préparer les mouvements et transformations nécessaires de notre modèle de société.
Et regarder l’avenir, sans naïveté mais en sachant maintenant, que oui, la machine néo libérale mortifère peut être arrêtée.
Gageons que demain c’est par nous qu’elle tombera.
Jérémie Chomette, Directeur de la Fondation Danielle Mitterrand