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L’expansion 15 décembre / L’Eau, grande absente des négociations de Copenhague

15.12.2009

Béatrice Mathieu et Charles Haquet, envoyés spéciaux de la Chaîne Energie à Copenhague, ont interviewé Jean-Luc Touly d’Europe Ecologie et vice-président de la fondation Danielle Mitterrand.

bolivie.flv
De nombreuses ONG vont lancer ce soir un cri d’alarme à Copenhague. Pour vous, l’eau est la grande absente des négociations…

Dans l’agenda de Copenhague, il n’est effectivement pas prévu d’aborder la question de l’eau. Pourtant il y a un lien direct entre climat et raréfaction de l’eau. Le réchauffement climatique fait monter le niveau de la mer. Et ne parlons pas de la question de la pollution des nappes phréatiques. 1 milliard d’humains n’ont aujourd’hui pas accès à l’eau potable et 3 milliards à l’assainissement. Europe Ecologie et de nombreuses ONG mondiales sont donc arrivées ici pour s’exprimer sur ce thème et peser sur les négociations.

Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur les ressources en eau ?

D’ici à 2020, du fait du réchauffement climatique, le niveau des mers pourrait monter de plusieurs mètres de hauteur. Certaines îles vont disparaitre. Et à cause de la salinisation des nappes phréatiques, l’eau douce ne sera plus potable pour des milliards d’humains. Or, le dessalement de l’eau de mer, qui pourrait être une solution alternative, n’est qu’une fausse bonne idée. Les scientifiques n’ont toujours pas réglé le problème des déchets. Le sel extrait, rejeté au large des pays qui ont un littoral, perturbe profondément les éco-systèmes. Aujourd’hui, il n’y a pas de solution alternative durable à la question de l’eau. Toutes ces aspects doivent être abordés ici à Copenhague et c’est le sens de la déclaration que nous faisons ce soir.

Dans les pays émergents, on évoque beaucoup les énergies renouvelables pour résoudre le problème du pompage de l’eau. Encore une fausse bonne idée ?

Le problème des pompes à énergie solaire ou éolienne, c’est qu’elles coutent cher et qu’il faut organiser leur maintenance, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Aujourd’hui c’est l’énergie manuelle qui apparait comme le meilleur moyen d’accéder à l’eau sans émettre de gaz à effet de serre. On revient complètement en arrière !

Propos recueillis par Charles Haquet et Béatrice Mathieu