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L’accord sur les migrations signé le 28 juin 2018 marque la sortie de route de l’Europe de la paix voulue par nos dirigeants à la sortie de deux guerres mondiales dévastatrices.

Les médias s’en félicitent, mais que dit cet accord ?

Il veut nous faire croire que l’on peut ériger un mur autour de l’Europe et que nous devons construire des centres d’ « accueil » fermés à l’extérieur de ce mur. Mesdames et Messieurs nos dirigeants, cela s’appelle des prisons. Ce n’est pas pour rien que le Maroc et la Tunisie s’y sont clairement opposé.

La question que je me pose est comment en sommes-nous arrivés là ?

Quand, en 2003, l’idée des centres d’accueil fermés a été soulevée une première fois, elle a provoqué un tollé dans les rangs de l’ensemble des élus progressistes et républicains. Où sont-ils aujourd’hui ? Où est notre humanité? Sommes-nous réellement d’accord pour laisser des êtres humains mourir en Méditerranée pendant que nous regardons ailleurs et tentons de préserver notre petit confort pour ensuite enfermer les survivants dans des prisons ?

Honte sur nous.

Du fait de l’inhumanité  et de la dérive fasciste de certains de nos dirigeants européens, chaque citoyenne et chaque citoyen européen a une responsabilité directe de promotion de la solidarité. Comment notre Président ose-t-il critiquer l’action des ONG en affirmant qu’elles font le jeu des passeurs alors qu’elles mettent toute leur énergie, leur temps et leurs moyens pour sauver des vies ?

Pour quelqu’un qui tance le cynisme italien, c’est faire montre d’un cynisme bien plus puissant.

Notre pays est fondé sur le triptyque Liberté – Egalité – Fraternité. Depuis des décennies, les ONG françaises mettent en œuvre la fraternité dans le monde entier et font la fierté de notre pays en apportant de l’aide aux plus précaires et aux victimes de catastrophes et de conflits. Comment nos dirigeants peuvent-ils mettre en doute la volonté et l’ambition de tous ces bénévoles qui portent nos valeurs fraternelles à bout de bras ?

Avec le changement climatique, les migrations ne cesseront pas. Au contraire, elles vont s’accélérer. Dans un monde globalisé, peu importe. Nous devons maintenant prendre conscience de l’Humanité avec un grand H et cesser de nous faire la guerre, qu’elle soit économique ou armée. Nous devons trouver les solutions pour vivre ensemble sur notre très fragile planète et permettre à chacun d’y vivre dignement.

La seule réelle nécessité est là, et notre Président devrait urgemment s’en rendre compte. Peut-être est-ce déjà trop tard ?