Les limites du Forum Mondial de l’Eau
14.02.2012
Le Conseil Mondial de l’Eau a été créé en 1996. Composé d’ONG, d’instances publiques, d’entreprises privées, d’universités et d’instances financières comme la Banque Mondiale, il regroupe aujourd’hui plus de 350 membres.
L’un des temps fort du Conseil Mondial de l’Eau est le Forum Mondial de l’Eau, organisé tous les trois ans depuis 1997. Le sixième Forum Mondial de l’Eau a eu lieu du 12 au 17 mars 2012 à Marseille, pour la 1ère fois en France.
A travers ces forums, le Conseil Mondial de l’Eau a pour objectifs de « mettre les problèmes de l’eau plus en avant sur la scène politique », de « formuler des propositions concrètes et souligner leur importance sur la scène internationale », et de « susciter un engagement politique » (source : site internet du CME).
Ces objectifs sont louables. Pourtant un certain nombre de limites sont mises en avant par les militants à commencer par la place dominante des intérêts du secteur privé dans les activités du CME, présidé depuis 2005 par Loïc Fauchon, PDG de la société des Eaux de Marseille.
S’il se présente souvent comme une instance internationale reconnue, le statut du CME ne lui confère en aucun cas une telle légitimité. Dénué de tout espace de débat avec la société civile et de négociation politique, les Forums Mondiaux pourraient plutôt être vus comme des « foires », des rencontres pilotées par les fédérations d’entreprises privées qui y présentent leurs solutions pour favoriser l’accès à l’eau.
Mais ces « solutions », qui seront au cœur du sixième FME, ne sont ni les solutions de tous, ni les solutions pour tous.