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Les incendies au Chili, un feu systémique

03.03.2023

Depuis bientôt deux semaines, le sud du Chili brûle dans de terribles feux de forêt.

Alors qu’une vingtaine de personnes ont déjà perdu la vie et que de nombreuses habitations et forêts sont détruites, les flammes restent hors de contrôle. A cette date, près de 7 000 personnes sinistrées et plus de 400 000 hectares brulés font état d’une tragédie qui rappelle les incendies de 2017.

Essor des monocultures de pins et d’eucalyptus réputés pour leur caractère inflammable, asséchement des cours d’eau, perturbation des équilibres écosystémiques et manque de plans de prévention, les grandes entreprises d’exploitation forestière ne sont pas étrangères à la situation tragique que vivent les communautés de la région.

Installées dans cette région du Wallmapu, nos partenaires chiliennes du collectif Sur Territoria à l’initiative de l’école Ngen Ko (école de l’eau), ont vu leur ruka, la maison où elles organisaient les ateliers pour les enfants des communautés de Chol Chol et Curacautin partir en fumée.

« Le contenu du programme éducatif se concentre sur la récupération de la mémoire culturelle mapuche, basée sur la connaissance et l’interaction entre les êtres humains et la diversité présente dans l’environnement naturel, appelé « Itrofillmogen« , soulignant l’importance et l’utilisation de l’eau. »

Carolina, membre de Sur Territoria

La Fondation Danielle Mitterrand leur témoigne toute sa solidarité ainsi qu’à l’ensemble des personnes touchées par ces terribles incendies et s’engage, à travers cet appel à dons, pour les soutenir face à l’ampleur des reconstructions à venir. Alors que les causes profondes de ces incendies sont clairement systémiques, faisons fleurir des transformations radicales de nos manières de vivre sur ces cendres, loin des logiques de prédation !

« On me racontait que dans une école, une petite fille avait eu une mauvaise note en sciences naturelles, car elle devait indiquer les éléments vivants et inertes sur une photographie. Pour elle, tous les éléments étaient vivants. La pierre a une vie, c’est un esprit qui habite la pierre et qui a une importance. Mais depuis la « vision chilienne », la vision du winka (blanche), c’est une mauvaise réponse. Pour respecter les savoirs traditionnels, ancestraux et la spiritualité qui en découle, nous devons adapter les programmes à chaque territoire. »

Maria Jose, membre de Sur Territoria