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Les citoyens au cœur de la politique : un exemple guinéen

26.08.2011


Notre partenaire, Guinée 44, cherche à soutenir la commune de Kindia dans la gestion d’un service de l’eau et de l’assainissement transparent, participatif et démocratique pour tous, en se focalisant sur plusieurs quartiers insalubres situés à la confluence de trois rivières : Tohku, Wawa et Fissa.

La première étape du projet mis en place par Guinée 44 consistait à réaliser une cartographie et un diagnostic de la zone du projet. Avant de savoir comment gérer cette ressource, il faut encore la connaître. Au delà des informations, cette partie du projet a permis d’impliquer aussi bien la commune que les habitants et a fourni un outil d’analyse, de débat et d’aide à la prise de décision pour définir les politiques publiques en matière d’eau et d’assainissement.

Au cours de l’année 2009 de nombreux foyers ont été touchés par les fortes inondations. La commune de Kindia a décidé de mettre en place un dispositif permettant de maîtriser les eaux fluviales et ce phénomène d’inondations récurrentes. Le diagnostic réalisé sur la zone du projet a donc permis d’identifier certaines causes des inondations, notamment, l’encombrement des caniveaux par les ordures ménagères.

Suite a cela, avec l’aide de Guinée 44 et la motivation de jeunes sans emploi, ni diplôme, des « brigades de salubrité » ont été créées dans un esprit de participation citoyenne. Elles sont désormais chargées de désencombrer les caniveaux et les rivières de la ville et d’évacuer les déchets, afin que l’eau puisse s’écouler plus facilement.

Grâce au travail de ces brigades, les inondations ont pu être quelque peu maîtrisées et les résultats sont visibles au quotidien pour des familles qui devaient vivre avec un mètre d’eau dans leur maison dans des conditions d’insalubrité totale. Ces jeunes ont pris le temps de rencontrer les habitants afin de les sensibiliser à la nécessité de changer leurs pratiques quotidiennes. Nous retrouvions alors sur ce projet la thématique de sensibilisation qui nous est chère.

Cette forte mobilisation a fait émaner un grand enthousiasme des habitants qui ont souhaité s’engager, à leur tour, pour une meilleure gestion des déchets et une meilleure maîtrise des inondations.

La prise de conscience de l’importance de la gestion des déchets pour éviter d’encombrer les caniveaux et donc les inondations a été générale. Les jeunes comme les services communaux ont souhaité aller plus loin et ont décidé de se concerter sur une vingtaine de quartiers pour identifier différents sites de dépôts transitoires des ordures.

La Mairie, sensibilisée par l’action de ses citoyens, a décidé d’acter l’utilisation du site prévu pour une décharge. Et pour éviter de contaminer les ressources en eau pure, lancé un projet d’imperméabilisation, avant d’y transférer les déchets issus des curages des rivières et des caniveaux.

Le rôle joué par les brigades, autant sur le désencombrement des caniveaux que sur la sensibilisation des habitants, a permis d’impulser une dynamique citoyenne et participative. De là est né un réel débat public sur la question de la gestion des déchets et les élus locaux ont décidé de travailler sur cette thématique.

Il a fallu que les citoyens s’emparent de cette question avant que les décideurs acceptent de prendre des mesures concrètes. De même, le projet porté par Guinée 44 se focalisera dans sa deuxième phase sur l’accompagnement d’expérimentations locales de gestion et de valorisation des déchets. C’est en réfléchissant et en travaillant ensemble qu’ils pourront multiplier les initiatives et trouver des solutions dont l’Europe et la France devraient s’inspirer.

Cet exemple montre bien la portée que peuvent avoir les citoyens sur les politiques locales. Dans un monde où la politique politicienne est bien trop présente, il est aujourd’hui important de s’appuyer sur ce type d’initiative afin de remettre le citoyen au coeur du débat public et de la politique avec un grand P.