Les catadores brésiliens nous ont une nouvelle fois interpellé et enrichi de leur expérience !
07.06.2013
Après l’Oise, les 3° rencontres franco-brésiliennes « Déchets & Citoyenneté » se sont poursuivies sur trois territoires. Un parcours riche en émotions !
Le weekend s’est déroulé avec deux acteurs de terrain : la Débrouille Compagnie a accueilli les Brésiliens au Jardin partagé du Parc Hérold (Paris XIXe) pour discuter d’un projet de collecte sélective alternative, puis l’association AMELIOR a reçu la délégation pour une rencontre autour de l’activité des biffins, cousins français des catadores.
En début de semaine, nous étions de retour, à Plaine Commune (93), qui a déjà accueilli deux fois les Brésiliens dans le cadre des rencontres « Déchets et Citoyenneté ». La journée de lundi était consacrée aux structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) travaillant sur le réemploi et l’art de la récup’. Nous avons ainsi rendu visite à la Fripouille à Aubervilliers et aux ateliers de l’association Déchets d’Art à Saint-Denis. Nous avons également réuni élus et agents de Plaine Commune autour du projet de ressourcerie de la communauté d’agglomération, au cours de laquelle les acteurs ont pu recueillir les réactions et idées des Brésiliens.
Mardi, une journée de réflexion et d’échanges « Déchets, Economie sociale et solidaire & Territoires : quelles politiques publiques et quelles inclusions sociales ? » était co-organisée par Plaine Commune et France Libertés. Cet événement s’est déroulé dans le cadre de la recherche-action « Déchets et Citoyenneté » et a réuni environ quatre-vingt acteurs de terrain, chercheurs, représentants de collectivités locales, catadores et citoyens. Ouverte par la Sénatrice Aline Archimbaud et l’Ambassadeur du Brésil en France, José Maurício Bustani, cette journée des débats d’une grande richesse ayant insisté sur l’importance de donner plus de place à l’ESS dans la prévention et la gestion des déchets. Les deux dernières journées se sont déroulées en Essonne, avec le soutien et la participation du Conseil Général et du Groupe SEMARDEL, et nous ont permis d’explorer et de comparer les alternatives proposées par les structures de l’ESS et les sociétés d’économie mixte (SEM) pour la gestion des déchets. La visite de la recyclerie Les Portes de l’Essonne, gérée par la Régie des Quartiers, a démontré comment, avec l’appui fort d’une communauté d’agglomération, une recyclerie peut se développer et devenir un acteur local majeur du ré-emploi et de l’insertion. La visite de l’Ecosite de Vert-le-Grand, géré par les filiales du Groupe SEMARDEL, nous a dévoilé la force économique et industrielle d’une SEM qui s’efforce d’agir dans l’intérêt général.
Notre troisième et dernière réunion publique de la semaine, s’est tenue à Ris-Orangis. Sur la thématique « L’économie des déchets : qui changera les choses ? ». Nous avons tenté de répondre à cette question en croisant les regards français et brésiliens. Convaincu de l’intérêt de s’inspirer des initiatives hors de son territoire, le Conseil Général de l’Essonne a rappelé l’éthique et la démocratie favorisées par les structures de l’ESS. De même que France Libertés, ce nouveau partenaire a exprimé son souhait de continuer les échanges avec les ramasseurs de matériaux recyclables brésiliens pour favoriser l’ESS et concrétiser ensemble la transformation des métiers des déchets en Essonne.
Cette semaine de rencontres a confirmé la conviction de la Fondation que, pour avancer chez soi, il faut des regards extérieurs. Elle a également montré qu’il reste beaucoup à faire afinque nos visions et modes de gestion des déchets évoluent vers un niveau social et démocratique digne de celui atteint par le mouvement lancé par les catadores brésiliens.