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L’eau et l’industrie, cause de tension en Amérique Latine

28.02.2013


« Le droit à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’Homme » : Déclaration de l’Assemblée Générale des Nations Unies de 2010 .

L’eau continue d’être un enjeu important pour les entreprises multinationales  et une source de luttes autour de son utilisation. Le secteur de l’industrie représente 20% de l’usage de l’eau, comme c‘est le cas en Amérique latine où les tensions sont toujours aussi vives autour de cette question.

Dans la région de Caimanes au Chili, l’installation du bassin de déchets miniers El Mauro a provoqué une importante diminution des cours d’eau qui permettait d’irriguer les cultures et d’abreuver le bétail, la contamination du réseau d’eau potable, une perte majeure du patrimoine naturel et archéologique chilien ; et une altération de la vie des habitants.
La communauté de Caimanes a fait appel à la justice pour exiger le respect de la loi et des engagements contractés. Ces dénonciations n’ont pas été prises en compte par le Ministère Public. En revanche, les accusations de l’entreprise minière et d’un groupe d’habitants de la communauté (rétribué par l’entreprise), contre le dirigeant du Comité de Défense Personnelle de Caimanes et les quatre avocats défenseurs de la communauté ont suivi leurs cours et donné lieu à un procès. Le verdict a été unanime. L’inexistence des délits invoqués et l’absolution des avocats défenseurs de Caimanes et de son dirigeant a été décrété et  reconnaissant par ailleurs l’existence d’une contamination environnementale.

A Cajamarca au Pérou, les mines à ciel ouvert polluent les cours d’eau et les aquifères avec des produits toxiques et des métaux lourds qui dégradent les zones de recharge hydrique et détériorent les glaciers et le permafrost. Un projet minier est en cours de développement pour exploiter l’or et le cuivre d’une zone de bassins hydrographiques, auquel la population locale s’oppose. Elle souffre déjà de rationnement d’eau tandis que la pollution de l’eau est causée par l’utilisation de métaux par l’industrie locale.

L’action de la Fondation s’inscrit donc résolument dans une action de plaidoyer qui vise à soutenir entre autres les populations de Caimanes et Cajamarca dans la revendication de leur droit à disposer de leurs ressources naturelles. La fondation intervient au Conseil des Droits de l’Homme à Genève pour interpeller les décideurs sur la question des impacts de l’industrie minière sur l’eau. Le droit à l’eau ne doit pas être galvaudé face à l’activité minière ; c’est un droit fondamental dont il faut garantir l’effectivité partout dans le monde.

 

Retrouvez les déclarations écrites présentées par France Libertés au Conseil des Droits de l'Homme

sur la situation à Cajamarca et à Caïmanes