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Le méga-projet minier « Conga » au Pérou: où en est la mobilisation?

09.10.2013


France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand et le Comité de Solidarité avec Cajamarca organisent une conférence de presse avec Edy Benavides Ruiz, dirigeant de la lutte contre le méga-projet minier Conga au Pérou.

Depuis deux ans déjà, les populations de la région de Cajamarca s’opposent activement à ce projet, affrontant à la fois une des multinationales minières plus puissantes au monde et un gouvernement nationaliste, qui après quelques mois au pouvoir, s’est finalement rallié aux intérêts de la multinationale. Après la démission de deux gouvernements entre 2011 et 2012 et la suspension toute relative (le projet a été officiellement suspendu jusqu’à nouvel ordre mais les opérations de la Yanacocha n’ont pas totalement cessé) du projet cette année, une nouvelle offensive est actuellement menée pour faire accepter coûte que coûte ce projet dévastateur.

Edy Benavides est le Président du Front de Défense des Intérêts, Droits et de l'environnement de la province de Hualgayoc-Bambamarca à Cajamarca et le porte-parole du Commandement unitaire de lutte pour la province. Dirigeant unanimement reconnu par les rondes paysannes et la population urbaine de Bambamarca-Cajamarca, il est engagé dans cette lutte depuis le début du mouvement. Au cours des derniers mois, il a été en première ligne des combats menés pour la récupération des chemins ancestraux accaparés par la multinationale et la défense des campements de gardiens des lacs attaqués par des milices privées à la solde de la mine.

Il évoquera avec nous les derniers déroulements de cette mobilisation exemplaire, ses enjeux, ses difficultés et son avenir. Il nous informera de première main sur les nouvelles stratégies de la multinationale Newmont-Buenaventura et du gouvernement d’Ollanta Humala pour faire passer de force et au prix d'un bain de sang un projet déclaré non-viable par tous les organismes et institutions internationales luttant pour le respect des droits humains et du droit à l'eau.

Après deux grèves générales interrompues par des déclarations d'état d'urgence, une marche nationale de l'eau de 10 jours avait été lancée le 10 février 2012. Depuis, les abords des lacs menacés sont régulièrement occupés par les « gardiens des lacs ». Actuellement, la lutte se poursuit avec détermination de la part des « rondes paysannes », devenues la colonne vertébrale du mouvement de résistance.

La forte répression a entraîné la mort de cinq opposants en juillet 2012 ainsi que des dizaines de blessés, la criminalisation de la protestation (110 opposants sont poursuivis judiciairement), la militarisation de la zone et la privatisation de la police. Malgré toutes les tentatives de corruption et de division du mouvement de la part de la mine et du gouvernement, la population résiste de manière organisée et consciente des enjeux, et reste décidée à lutter avec courage et détermination pour la défense de son eau, de ses territoires et de son avenir.