Go to the main content

Le chantier du barrage de Belo Monte suspendu par une décision de justice

29.10.2013


Le méga-barrage de Belo Monte, sur le fleuve Xingu – affluent de l’Amazone- devrait produire 11% de l'énergie électrique du Brésil. S’il est construit, ce barrage sera le troisième plus grand au monde. Il inondera plus de 500km² de forêt, menaçant ainsi la biodiversité de la région et perturbant le mode de vie des peuples autochtones vivant sur ce territoire.

La décision de suspendre les travaux a été prise par le juge régional à la demande du Ministère Public Fédéral (MPF) et des autorités locales, qui s’opposent depuis le début à ce barrage. Ils questionnent la viabilité environnementale du principal projet énergétique du Programme d’Accélération de la Croissance (PAC) du gouvernement fédéral, qui tend à stimuler la croissance économique du pays par la construction d'infrastructures, principalement en Amazonie. « Les entreprises enfreignent la loi et font ce qu’elles veulent à Belo Monte », alerte le magistrat.

Tant que toutes les mesures préventives du point du vue environnemental ne seront pas prises par le consortium chargé de la construction du barrage, ce dernier sera suspendu. Les mesures préventives prévues et promises par le projet sont des programmes d’éducation environnementale et la gestion des aspects socio-économiques et de la conservation de la faune aquatique.

Ce n’est pas la première fois que le projet de Belo Monte est suspendu par une décision judiciaire. « Personne n’est contre les barrages, le progrès du pays ou le PAC. Mais ces entreprises doivent se conformer à la législation environnementale au Brésil, c'est tout. C'est une question de souveraineté. Sinon, nous reconnaissons que nous sommes une terre de non-droits. Et le monde entier regarde ce projet », commente le juge.

Depuis plusieurs années, France Libertés s’engage au côté des peuples autochtones du Brésil contre l’implantation de barrages sur leurs terres. Ainsi, nous avons organisé, dans le cadre de la 24ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, un side-event sur le thème du droit à l’eau des peuples autochtones menacé les grands barrages. Nous avions également soumis une déclaration écrite au Conseil des Droits de l’Homme à Genève en mars 2012 dénonçant les conséquences environnementales désastreuses de tels édifices, et les implications sur les modes de vie des peuples autochtones.

Nous saluons cette victoire qui est le fruit de l'engagement de la société civile et de sa lutte obstinée pour préserver les droits de l'homme et de la nature.