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Le bilan d’un an de projet Porteur d’Eau en Ouganda

11.01.2012

Il y a un an, notre partenaire Katosi Women’s Development Trust tirait la sonnette d’alarme concernant le district rural de Makuno, en Ouganda. Les sources d’eau aménagées fonctionnant très mal, seuls 39% de la population avait accès à l’eau potable et pour le reste de la population, des communautés de pêcheurs ruraux pour la plupart, la situation sanitaire était des plus préoccupantes.

Parce que la condition quotidienne des femmes est particulièrement affectée par la question de l’eau en Ouganda, Katosi Women’s Development Trust avait souhaité privilégier les femmes dans sa démarche. En effet, comme dans beaucoup d’autres pays dans le monde – africains ou non -, ce sont elles qui doivent aller chercher l’eau quand elle est rare. Celle-ci est ensuite transportée des heures dans des bidons, parfois sur plusieurs kilomètres.

Le projet de Katosi Women’s Development Trust, soutenu par France Libertés d’octobre 2010 à octobre 2011, avait pour ambition d’améliorer les capacités des communautés rurales à gérer elles-mêmes les ressources en eau. Cet objectif  impliquait  une aide en matière d’organisation à l’intérieur des communautés concernées par le projet, mais aussi la formation de membres « référentes », à la fois technique et juridique.

Au bout d’un an de soutien de France Libertés via Katosi Women’s Development Trust sur place, quel bilan peut-on dresser ?

La formation technique de femmes maçonnes
Parmi un total de 13 groupes de femmes créés, chacune de ses membres a été formée à la maçonnerie. Cette formation technique a permis la construction par ces groupes de femmes de 12 réservoirs domestiques de collecte des eaux de pluie et de 29 puits peu profonds, qui bénéficient aujourd’hui à près de 500 personnes, allégeant les tâches quotidiennes des femmes et diminuant considérablement le risque de maladies sanitaires liées à l’eau. Des écoles primaires et secondaires ont aussi vu se construire 2 citernes, utilisées désormais par près de 800 élèves.

Des communautés mieux organisées pour gérer elles-mêmes les ressources en eau

Pour assurer la maintenance des nouvelles infrastructures (réservoirs, puits peu profonds et citernes), les communautés ont été encouragées à la création de Comités d’Usagers de l’Eau. Aidés par l’équipe projet de Katosi Women’s Development Trust sur place, les membres de ces comités ont été formés à la gestion, à l’utilisation et à la réparation des installations. Depuis lors, ils sont donc garants de leur bon entretien.

La création d’un Comité de Plaidoyer des Femmes pour l’Eau
La formation technique de femmes maçonnes a été complétée par une formation juridique d’un groupe de femmes plus restreint. Celles-ci ont participé à des ateliers en matière de droits à l’eau de chacun, d’outils à utiliser pour formuler des propositions et d’actions de plaidoyer local. Devenu le Comité de Plaidoyer des Femmes pour l’Eau, ce groupe de femmes est aujourd’hui en capacité d’être le porte-parole des préoccupations et des opinions de leurs communautés auprès des autorités locales.

Les réussites de ce projet sont multiples, et les espoirs qu’il a fait naître le sont tout autant. Plusieurs femmes maçonnes s’attèlent déjà à former à leur tour d’autres femmes à la construction de réservoirs, de puits peu profonds et de citernes. Ce savoir-faire pourrait donc non seulement s’étendre à d’autres communautés voire à d’autres districts, mais il représente aussi une source de revenus très intéressante pour ces femmes. Il reste que le Comité de Plaidoyer des Femmes pour l’Eau devrait encore être renforcé afin d’être mieux accepté des leaders communautaires – tous des hommes – et davantage pris en compte par les élus locaux.

Pour toutes ces raisons, France Libertés a décidé de continuer de soutenir le projet de Katosi Women’s Development Trust en Ouganda.