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La société civile trop seule pour aider les plus démunis

27.02.2015

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Emmanuel Poilane,
Directeur de France Libertés

Pour France Libertés, l’accès à l’eau pour tous est un droit non négociable. L’eau est la base d’une vie en société. Comment imaginer parler de Liberté, Égalité et Fraternité si nous ne cherchons pas d’abord à s’accorder le droit de vivre dignement ensemble. L’eau est le fondement d’une vie digne.

Malheureusement, le Sénateur Cambon pense différemment. Dans le climat délétère que connait notre pays aujourd’hui, il enfonce le clou de la défiance en proposant un amendement législatif autorisant de nouveau les coupures d’eau en France et assimilant les Français en difficultés financières à des personnes de mauvaise foi indignes d’être aidées, voire même écoutées.

De notre point de vue, le problème est autre car non seulement tous les témoignages de victimes de coupures d’eau que nous recevons émanent de personnes de bonne foi, mais de plus les différentes actions en justice que nous avons menées prouvent que les grandes entreprises de l’eau et certaines régies publiques sont, elles, clairement de mauvaise foi.

Les lobbies des entreprises n’ont rien à faire de cette réalité, ce n’est pas bon pour le business. Mieux vaut couper l’eau et obliger les plus démunis à payer coûte que coûte et leur imposer des frais de coupures pour rémunérer les actionnaires en fin d’année.

Nous devons construire un monde dans lequel la confiance l’emporte sur la défiance. Nous devons construire un monde dans lequel la solidarité et la fraternité l’emporte sur les intérêts financiers de quelques-uns. Nous devons construire un monde qui soit conscient que la crise économique met en danger les plus démunis et, avec eux, les fondements même de notre pacte républicain.

Nous en sommes réduit aujourd’hui à nous battre pour faire respecter la loi que des entreprises et des élus bafouent chaque jour impunément, et nous ne réussissons pas à obtenir d’autre aide que celle des juges qui, eux, ont bien compris l’étendue du problème.

La journée mondiale de l’eau sera donc placée à la lumière de cette réalité politique qui oublie le peuple et qui fait grandir la loi du plus fort et du chacun pour soi. Nous avons besoin que cette donne change, mais il faut pour cela se battre pied à pied et ne rien lâcher.

Le combat ne fait que commencer et je regrette de ne pas pouvoir aider toutes les personnes victimes de coupures d’eau et de devoir me satisfaire d’en aider seulement quelques-unes. Si notre Président prenait conscience de cette réalité, il pourrait les aider en faisant tout simplement appliquer la loi.