La question du droit à l’eau en Amérique Centrale face aux industries extractives au Conseil des droits de l’Homme
12.03.2015
À l’occasion de la 28ème session du Conseil des droits de l’Homme à Genève, France Libertés organisait un side event sur le droit à l’eau face aux industries extractives en Amérique Centrale. Une quarantaine des personnes étaient présentes, dont de nombreux représentants de missions permanentes.
En Amérique Centrale, le droit à l’eau des populations locales est mis à mal par les industries extractives. Que ce soit parce qu’elles polluent l’eau ou parce qu’elles l’accaparent, les industries extractives ne respectent pas toujours le droit à l’eau. Dans un contexte où la priorité politique est accordée à la croissance économique plutôt qu’aux droits humains, la législation permettant de réguler les activités extractives est souvent défaillante.
Avocat et coordinateur des droits humains pour le CEHPRODEC, Donald Hernandez Palma, invité par France Libertés pour présenter la situation au Honduras, a notamment parlé du Valle de Siria où les populations locales souffrent de nombreuses maladies dues à la contamination de l’eau par l’exploitation minière et où les conflits s’accumulent autour de l’opposition aux projets miniers. Le CEHPRODEC et les organisations communautaires y mènent depuis plus de dix ans une campagne pour inciter les autorités publiques à traiter les plaintes des populations concernant la responsabilité d’Entremares, filiale de Goldcorp, entreprise canadienne.
Ensuite Marcos Orellana, directeur du programme environnement et droits de l’Homme du CIEL (Center for International Environmental Law), a présenté un cas où la mobilisation de la société civile a eu un certain succès. Il s’agit du rejet de la plainte que la filiale d’une autre société canadienne, Pacific Rim, a porté contre l’Etat d’El Salvador pour son refus de permis d’extraction. Cet exemple souligne l’intérêt du travail en cours d’élaboration d’un instrument contraignant qui régulera les activités des sociétés transnationales.
Une quarantaine de participants ont assisté à la présentation, parmi eux de nombreux représentants de missions permanentes, notamment du Canada, principal siège des industries minières dans le monde. La mission permanente du Honduras était aussi présente et s’est entretenue par la suite avec Donald Hernandez Palma.
Autour du side-event, France Libertés a organisé des rencontres afin que Donald Hernandez Palma puisse alerter sur la situation dramatique au Honduras. Le 10 mars après-midi, un entretien a eu lieu avec l’expert indépendant sur l’environnement, John Knox, qui s’est engagé à demander à la Commission interaméricaine des droits de l’Homme d’envoyer des rapporteurs spéciaux au Honduras sur la question du droit à l’eau et des défenseurs des droits humains. Donald Hernandez Palma s’entretiendra également avec le bureau du rapporteur spécial sur le droit à l’eau.