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La marche nationale de l’eau au Pérou a démarré

07.02.2012


A Cajamarca, 4000 mètres au-dessus de niveau de la mer, il est 4 heures du matin. Nous sommes le mercredi 1er février 2012. 800 personnes, parmi elles, des représentants des communautés locales et de peuples autochtones, commencent la grande marche nationale pour l’eau. 867 kilomètres les séparent de la capitale, Lima, où se sont données rendez-vous, le 10 février, les principales organisations de défense de l’eau.

L’objectif : soumettre une liste de demandes sociales et environnementales jugées essentielles pour le maintien de la vie et de la dignité de leur peuple.

A la tête de ce mouvement se trouve le Père Marco Arana, un des défenseurs du droit à l’eau et du droit de l’environnement qui malgré les attentats et les menaces régulières, ne cesse de dire haut et fort CONGA NO VA !

Le projet Conga, une aberration qui promet le progrès pour une poignée d’investisseurs et la misère pour des milliers d’habitants de cette province agricole du Pérou. C’est un projet qui envisage de verser tous les déchets liquides de la mine dans un lac de la zone. Il a déjà été la cause de la destruction de plusieurs lacs et d’un accident au cyanure qui a envenimé la rivière où tout un village se servait d’eau. La communauté ignorait cela, ils ont continué plusieurs jours après l’accident à s’alimenter en eau hautement polluée.

Aujourd’hui, ces communautés sont gravement touchées et les responsables nullement inquiétés. Ce crime contre l’environnement et contre les communautés de la zone n’est qu’un exemple parmi des dizaines d’autres qui ont déjà causé des impacts irréversibles sur la santé humaine et l’environnement. 
Dans les provinces de Puno, de Tacna, de Cuzco pour nommer les plus connues, la situation est aussi grave. Ce n’est pas une coïncidence donc que les organisateurs de la marche nationale pour l’eau aient lancé lors de la conférence de presse les propositions qu’ils essayeront de donner en main propre au président Ollanta Humala.

Il s’agit de :
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– Promouvoir une réforme constitutionnelle qui reconnaisse le droit à l’eau potable et à l’assainissement pour tous afin d’arrêter les pressions pour la privatisation du service de distribution de l’eau ;
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– Promouvoir un projet de loi qui prohibe l’installation de l’industrie extractive à la tête des bassins versants pour ainsi éviter la destruction des glaciers, des lacs et aquifères.
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– Rendre illégale l’utilisation du cyanure et du mercure dans tous les types d’exploitation minière ;
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– Accélérer la rédaction d’un décret qui permette la consultation des peuples de l’Amazonie et des communautés paysannes.

France Libertés appuie ces revendications et espère que tout au long de la marche nationale pour l’eau, les autorités feront preuve de retenue et permettront que ce mouvement pacifique puisse exprimer ses propositions.

Nous participons à cette marche en la personne de Pedro Arrojo qui s’est rendu sur place avec une équipe de 10 volontaires pour observer le déroulement de cet acte civique qui nous concerne tous.

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