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Grâce à la pression de la société civile, le droit à l’eau maintenu pour Rio+20

02.05.2012


Il y a quelques semaines, nous vous avions partagé notre inquiétude pour l'avenir du droit à l'eau dans le cadre de la préparation du sommet de Rio +20.

La nouvelle et dernière semaine de négociations à l'ONU pour le texte base de la conférence sur le développement durable Rio+20 cette semaine, à New York, était donc très attendue par les groupes de la société civile travaillant sur le droit à l'eau.

Pendant la dernière session du mois de mars, nous avions vu avec surprise et déception l'offensive d'un groupe de pays pour supprimer toute référence au droit à l'eau dans le texte base qui sera présenté aux chefs d'état à Rio au mois de juin. Plusieurs ONGs, syndicats et mouvements de femmes s'étaient alors mobilisés pour dénoncer cette offensive contre les droits humains et plus particulièrement contre le droit à l'eau.

De retour à New York, cette dernière semaine du mois d'avril, France Libertés, IBON, Council of Canadiens et d'autres partenaires se sont organisés pour réaliser des side-events (sessions parallèles à la session des Nations-Unies) sur les thèmes plus sensibles relatifs aux "droits en risque". Présents dans la salle principale pour la session relative à l'eau, ces organisations ont su aussi maintenir la pression sur les négociateurs et ont vu le recul de la plupart des pays qui s'étaient opposés au paragraphe 67, avec l'exception du Canada qui a encore demandé sa suppression.

Après l'ouverture des travaux, la Suisse a commencé par renforcer "l'importance du droit à l'eau comme un élément essentiel du texte". Le Japon a ensuite pris la parole pour déclarer bizarrement que les Objectifs du Millénaire pour l'eau sont déjà atteints et a demandé la suppression de l'eau potable dans l'introduction du chapitre sur l'eau relatif aux Objectifs du Millénaires pour le Développement.

Les Etats Unis, l'Union Européenne, Israël et l'Australie, qui avaient auparavant rallié le Canada, se sont abstenus cette fois de demander la suppression du chapitre 67 relatif au droit à l'eau. La Norvège a ensuite pris la parole pour demander le maintien du chapitre entier, en opposition à la position du Canada. Le négociateur des G77 (regroupement de 132 pays du monde qui en comptait au départ 77 d'où son nom) a ensuite fait une défense appuyée du droit à l'eau en demandant même la division du paragraphe en deux parties pour valoriser la première relative au droit à l'eau. "Le droit à l'eau ne peut pas être mis sur le même terrain que des questions de management et d'investissement".

Victoire donc, certes encore temporaire, pour ceux qui ont tant travaillé pour que le droit à l'eau soit enfin reconnu à l'ONU en 2010 et qui ne peuvent pas accepter un retour en arrière dans la déclaration de Rio. France Libertés et les ONGs qui composent les "Major Groups" engagés pour le respect du droit à l'eau organisent encore des activités pendant toute la durée des négociations et préparent ensemble des actions en faveur du droit à l'eau pour la semaine du mois de juin à Rio avant et pendant le Sommet sur le développement durable.

Alors que notre Pays a laissé la responsabilité de la défense de ces intérêts pour Rio à l'Union Européenne, il est plus que jamais nécessaire de mobiliser la société civile européenne pour qu'elle pèse pleinement sur les choix faits par nos nations qui ont une fâcheuse tendance à penser économie verte en lieu et place du bien commun.

Ne les laissons pas décider pour l'avenir de notre planète sans que les citoyens et les acteurs de la société civile y soient associés. Notre victoire pour le droit à l'eau est une étape qui doit nous permettre de trouver le courage d'influer plus fortement sur les choix qui seront fait dans les mois qui viennent.

Agissons partout où il est possible de le faire !

Retrouvez la tribune sur le site du Huffington Post