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France Libertés offre une tribune aux communautés autochtones à la 19è session du Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU

23.02.2012

Du 27 février au 23 mars 2012, France Libertés participe à la 19ème session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
Grâce à son statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU, France Libertés propose des textes et activités prônant le respect des droits des peuples opprimés. France Libertés travaille en étroite collaboration avec des ONG de défense des droits de l’Homme et des acteurs locaux pour faire part des déclarations écrites sur des sujets demandant une attention particulière.

Une première déclaration sur la situation des peuples autochtones brésiliens face à la construction du barrage de Belo Monte dénonce un constat alarmant, à l’heure où le Brésil s’apprête à accueillir la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, en juin prochain. Cette déclaration est soutenue par de nombreuses organisations : la Société pour les peuples menacés, Survival International, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, American Association of Jurists, International Educational Development, Planète Amazone, ICRA, Association of Humanitarian Lawyers, Amazon Watch et International Rivers. Toutes demandent au Brésil de renforcer la protection de sa population, entre autres des leaders de mouvements sociaux, malgré le poids des lobbies industriels. Les peuples autochtones brésiliens demandent au Conseil des Droits de l’Homme que soit respecté leur droit à un consentement préalable pour tout projet les affectant, comme détaillé dans la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail. La déclaration appelle le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des peuples indigènes, James Anaya, à effectuer une nouvelle mission au Brésil pour constater ces atteintes aux droits fondamentaux des peuples.

Une seconde déclaration écrite concerne la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental : France Libertés appelle à ce que soit mis en œuvre le récent rapport de novembre 2011 du Comité contre la Torture de l’ONU concernant le Maroc. Ce rapport met en évidence des violations de la Convention contre la Torture de la part du Maroc, notamment au Sahara occidental et recommande que le Maroc renforce les garanties juridiques des personnes détenues et qu’il mène des enquêtes impartiales et effectives pour sanctionner les auteurs de torture ou de mauvais traitements contre le peuple Sahraoui. L’objectif est d’assurer aux populations victimes de torture une réparation aussi complète que possible.

France Libertés a présenté également une déclaration écrite sur la question de l’éducation au Tibet, soumise par le Bureau du Tibet à Genève. Ce texte aborde les problèmes de discrimination des élèves tibétains dans l’éducation (restriction concernant leur langue, endoctrinement, propagande…). Les tibétains demandent au Conseil d’agir auprès de la Chine pour assurer l’égalité dans l’éducation et la participation des minorités à l’élaboration des programmes scolaires.

Enfin, France Libertés a appuyé une déclaration écrite présentée par le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, concernant la situation des iraniens résidents du Camp d’Ashraf en Irak, suite à la décision de les déplacer vers un autre camp. Les opposants iraniens demandent au Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Irak de suspendre toute décision concernant le futur « Camp Liberty » tant que l’accord des résidents du Camp d’Ashraf n’a pas été obtenu et dans le respect du principe de la responsabilité de protéger. En outre, est demandé aux Etats-Unis d’assurer la protection de la sécurité des résidents en vertu des accords individuels signés avec chacun d’eux.
En plus de ces déclarations écrites, France Libertés prévoit plusieurs interventions orales en plénière lors de cette 19ème session : une sur le Sahara occidental le 7 mars, une autre sur Belo Monte le 12 mars, une sur la déclaration de Vienne et le droit à l’autodétermination le 21 mars ainsi qu'une intervention, le 23 mars, sur le camp d’Ashraf. Un panel sera aussi organisé à Genève, le 15 mars, avec une projection-débat en présence du réalisateur du film « De l'autre côté du mur », Denis Vericel, sur le Sahara Occidental. En amont du Conseil et durant la session sera aussi organisée une formation de membres du peuple Sahraoui sur leurs droits et le renforcement de leur capacité de plaidoyer.

D’autre part, France Libertés soutient une déclaration orale au sein d’un autre organe du Conseil économique et social des Nations Unies, la Commission de la condition de la femme. La 56ème session de cette Commission aura lieu au siège des Nations Unies, à New York, du 27 février au 9 mars 2012 sur le thème des femmes en milieu rural en particulier. Nous soutenons l’intervention orale de l’ONG Peace Boat, qui réclame une aide urgente pour les femmes et enfants de zones rurales japonaises très fortement impactées par les conséquences de Fukushima (demande de nourriture, soins, aide aux déplacements…).

France Libertés espère faire bouger les lignes pour renforcer la protection des communautés autochtones et locales, qu’elles soient brésiliennes, tibétaines, iraniennes ou encore japonaises. Ces actions de plaidoyer offrent une tribune aux peuples « sans voix » au sein du système onusien pour défendre leurs droits humains fondamentaux et faire en sorte que les Etats respectent leurs obligations internationales, voire leur propre Constitution.