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France Libertés défend les droits des peuples autochtones du Brésil à la 25e session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU

27.03.2014

Cette dénonciation a été accompagnée par deux déclarations écrites, cosignées par une cinquantaine d’organisations de la société civile internationale : « Les grands barrages et les violations des droits des peuples autochtones en Amazonie brésilienne » et « Le droit à la consultation des peuples autochtones face aux grands projets ».

L’objectif de l’évènement était de souligner l’importance du droit à la consultation des peuples autochtones, qui nous proposent une vision de « développement » autre qu’une simple recherche de la croissance économique.

side_event_geneve_barrages_bresil_mars_2014_sonia.jpg Trois intervenants ont abordé ce sujet sous des angles différents. Sônia Guajajara (APIB) a présenté les menaces actuelles qui pèsent sur les droits des peuples autochtones au Brésil, en particulier dans le bassin de la rivière Tapajós et a décrit les stratégies de résistance mises en œuvre pour que les droits humains ne soient plus considérés comme des privilèges, mais comme des droits à respecter en tant que tels.

Alexandre Sampaio (AIDA), est revenu sur un instrument juridique utilisé par l’Etat brésilien pour autoriser des projets alors même qu’ils ont été déclarés illégaux par des tribunaux : il s’agit de la « suspension de sécurité », créée en 1964 sous la dictature et encore en vigueur. Ce mécanisme soulève l’importante question de l’indépendance de la justice dans l’Etat démocratique brésilien.

Enfin, Sophia Lakhdar (Sherpa), a questionné la responsabilité des Etats face aux entreprises qui mènent des grands projets. Les textes actuels sur la question n’imposent pas de  contraintes ; leur transposition dans la législation nationale dépend donc du bon vouloir des Etats. Or, les relations complexes entre les maisons-mères et les filiales rendent difficiles les procédures contre les entreprises ayant commis des violations des droits. Il faut, d’après Sophia Lakhdar, que le politique reprenne l’ascendant sur l’économique.

Au-delà de l’évènement, notre délégation a rencontré l’Ambassadrice du Brésil auprès de l’ONU à Genève et sept agents travaillant pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (OHCHR). Ils se sont montrés très intéressés par le sujet de la « suspension de sécurité » et l’accès à l’eau potable des populations.
France Libertés désire continuer à travailler sur ces thèmes avec l’OHCHR. La Fondation fournit des  informations précises et détaillées sur les violations des droits humains au Brésil aux Rapporteurs Spéciaux des Nations Unies pour adresser des lettres d’allégations à l’Etat brésilien.

Après ces rencontres à Genève, Sônia Guajajara s’est rendue  trois jours à Paris pour participer à une réunion avec GDF à propos de l’implication de cette entreprise dans la construction de grands barrages en Amazonie.
La délégation a également rencontré le chargé de mission « Droits de l’Homme » de l’ambassade du Brésil à Paris, ainsi que plusieurs représentants d’ONG (Survival, GITPA, Planète Amazone…), et  a participé à une manifestation le 14 mars à La Défense pour la Journée Internationale pour la Protection des Rivières. Sônia Guajajara a par ailleurs répondu à une interview pour l’Observatoire des multinationales.

Il est intéressant de noter que, depuis leur retour au Brésil, Alexandre Sampaio et Sônia Guajajara ont été sollicités par des médias brésiliens et des institutions étatiques afin qu’ils expliquent les raisons de leur venue en Europe.

Ainsi, ce soutien international leur a permis de mettre en lumière des problématiques d’actualité extrêmement importantes et leur a servi de tremplin pour intéresser à son tour le public brésilien.