France Libertés a participé à la 16e session du Conseil des Droits de l’Homme.
10.03.2011
Le 9 mars 2011, France Libertés participait à un side-event de la seizième session du Conseil des Droits de l’Homme sur les obligations des Nations Unies vis-à-vis des exécutions en Iran et la protection des résidents du Camp d’Ashraf, à Genève
Co-organisée par l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT / SOS-Torture Network) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), cette réunion a permis d'aborder les derniers développements en République Islamique d’Iran et la situation humanitaire dramatique du Camp Ahsraf (Irak).
Alors que les luttes civiles pour la liberté et la démocratie prennent les rues de nombreux pays du monde arabe, la situation de l’opposition iranienne est toujours aussi préoccupante. Exécutions arbitraires, lapidations, tortures, privation de droits, persécutionsse multiplient… les violations des droits humains à l’encontre de ceux qui osent élever la voix contre le régime fondamentaliste et liberticide iranien s'intensifie.
Le camp d’Ashraf, abrite depuis plus de 25 ans 3 400 opposants non armés appartenant pour la plupart au principal mouvement de résistance iranienne de l’Organisation des Moudjahidin du Peuple (OMPI). La situation sanitaire est aujourd'hui l'une des plus grave au monde.
Plusieurs experts étaient rassemblés – dont Mr Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre d’Algérie, Mr Paddy Ashdown, Haut représentant spécial de l’Union Européenne pour la Bosnie-Herzégovine de 2002 à 2006, Juan Garces, ancien conseiller personnel du feu président Salvador Allende ou Mr Mohammad Mohadessine, président de la commission des affaires étrangères du Conseil National de la Résistance Iranienne et représentant des résidents d’Ashraf – pour demander la protection de la population d’Ashraf réfugiée en Irak, par les Etats-Unis et l’ONU. Ce collectif souhaite aussi l’arrêt des sanctions répressives prises par les autorités irakiennes contre la population civile d’Ashraf.
Réfugiés en Irak, ces résidents sont protégés par la quatrième Convention de Genève (en particulier l’article 45). Cet article assure le transfert de la protection des personnes entre les mains de la Puissance protectrice.
Depuis le passage des pleins pouvoirsen Irak des Etats-Unis au gouvernement d’Al-Maliki en janvier 2009, la vie des résidents du camp d’Ashraf est gravement en danger. Ces deux dernières années en particulier, ils ont été les victimes de violations sévères des droits et libertés fondamentaux : refus d’accès aux soins, entraves à l’acheminement d’aide humanitaire et à l’accès à l’eau, crimes, tortures physiques et mentales… Le désengagement des Etats-Unis et le transfert de la protection d’Ashraf aux forces irakiennes (très proches du nouveau gouvernement iranien) est en contradiction flagrante avec les normes du droit international humanitaire.
C’est pourquoi, France Libertés intervient depuis plusieurs années dans diverses sessions du Conseil des Droits de l'Homme à Genève pour contribuer à défendre les droits humains des réfugiés politiques d'Ashraf et agir pour que la représentation des Nations Unies en Irak assume pleinement ses responsabilités en garantissant la protection et la sécurité pleine et entière de chacun des individus emprisonnés à Ashraf
France Libertés plaide également pour que l’Irak fasse d’Ashraf un symbole fort de son indépendance et souveraineté retrouvés en prouvant sa volonté de respecter les valeurs humanistes et démocratiques et restaurer un équilibre salutaire dans la zone.
En conclusion, plusieurs recommandations ont été adressées aux Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, parmi lesquelles :
- la condamnation des violations des droits humains et des exécutions arbitraires des prisonniers politiques en Iran
- la nomination d’un Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran,
- l’appel au gouvernement irakien pour la protection et la sécurité des résidents du camp d’Ashraf
- l’appel aux Nations Unies et aux Etats Unies pour la prise de mesures urgentes pour la protection du camp d’Ashraf ; ces mesures devant inclure l’arrêt immédiat des sanctions collectives prises à l’encontre des résidents et la mise en place d’une équipe permanente de surveillance par les Nations Unies, protégées militairement par les Etats-Unis.