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Forum Libération / Emmanuel Poilane débattra avec un représentant de Coca cola sur la question de la gestion de l’eau.

24.09.2010

Eau secours ?

Tribune

Modératrice Christelle Petrongari, «Euronews»

SALVATORE GABOLA Directeur européen des affaires publiques de Coca-Cola

Il arrive parfois que certaines personnes soient surprises d’apprendre que Coca-Cola agit avec le soutien du WWF pour protéger les frayères du Danube où pondent les esturgeons. Y aurait-il ne serait-ce qu’un soupçon de caviar dans la formule secrète du Coca-Cola ? Non, bien sûr, cela se saurait. En réalité, ce partenariat est fondé sur un constat partagé : la préservation de la biodiversité et la bonne santé des systèmes biologiques des milieux naturels sont essentielles pour la survie de la planète comme pour la pérennité des activités d’une entreprise telle que la nôtre.

L’exemple le plus évident est celui des écosystèmes aquatiques auxquels nous sommes liés et cela à deux titres ; l’eau constitue la composante principale de tous nos produits, et elle est indispensable à la production de nos ingrédients. Nos boissons produites localement nécessitent suffisamment d’eau d’une très grande qualité : pas d’eau, pas de Coca-Cola, pas de Coca-Cola light, ni de Fanta orange aux terrasses de nos cafés. La seconde raison tient à ce que le développement à long terme de nos activités ne peut se réaliser qu’au sein de communautés prospères, et nous savons tous que la disponibilité d’eau douce est l’un des facteurs essentiels du développement économique et social. C’est pourquoi, s’agissant de la protection des ressources en eau de la planète, notre entreprise s’est fixé une ligne de conduite et une stratégie de développement durable très exigeantes.

EMMANUEL POILÂNE Directeur de la Fondation France libertés

Nous devons définir les droits de l’homme de notre siècle. La reconnaissance d’un droit de l’homme universel à l’eau potable est une victoire historique, mais beaucoup de travail reste à accomplir. Parce qu’elle est la vie, l’eau n’est pas un bien marchand. Neuf pays partagent 60% des réserves mondiales, l’accès à l’eau pour tous ne passera que par une volonté de gouvernance mondiale basée sur le partage et la coopération et reposant sur la puissance publique. Le Conseil mondial de l’eau, association internationale en charge de cette question est caporalisée par des représentants de multinationale du secteur. Les mêmes «écologistes convaincus» qui préfèrent voir dans l’eau plus un besoin qu’un droit, et mettent en scène des projets spectaculaires, tout en dissimulant les conséquences écologiques et problèmes de corruptions moins reluisants.

Les citoyens doivent s’emparer de cette question. C’est à chacun d’entre nous de se mobiliser pour l’imposer dans le débat public. Remettre au goût du jour la politique, celle qui s’occupe de l’homme et de l’avenir avant de ses mandats. C’est cela le rôle des «porteurs d’eau». En France, les trois quarts des contrats de délégation aux entreprises privées arriveront à terme dans les cinq ans. Il est urgent d’agir, pour remettre l’eau au service des citoyens et pour que chacun, quelque soit son origine ou les ressources de son pays, puisse recevoir l’eau à laquelle il a droit pour vivre.