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Edito Septembre

26.08.2011

Des tapis rouges aux chemins balisés d’un champ de mine, de la Résistance au fascisme jusqu’aux réceptions élyséennes, j’ai toujours choisi de rester à l’écoute des peuples et de leurs droits. C’est pour capter et retransmettre ces espérances là que j’ai créé la fondation.

Ces 25 dernières années sont significatives de centaines de projets, de milliers de rencontres et de quelques rêves. J’en garde des sentiments, des images, des révoltes, des succès et des échecs, je crois que la fondation a  participé pour sa part à faire bouger les lignes mais ce n’est pas fini, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour ébranler le système mondial qui nous broie.

France Libertés ce n’est pas seulement une analyse, un constat, une dénonciation, c’est aussi un avenir, et un futur que nous construisons parce que nos idées,  nos arguments, nos projets,  nos actions rassemblent les éléments du changement. Au-delà de l’engagement, c’est en  formant le contre-pouvoir constructif que nous pourrons trouver le bon sens pour changer le monde.

Car le monde va changer et qui peut se vanter aujourd’hui de savoir quelle direction il va prendre ? Les hommes ont oublié de poser des limites à nos sociétés ultra-marchandes où l’eau est à vendre et où certains rêvent de monnayer l’air.

Au moment où l’éveil des consciences prend acte des limites de la terre et de la précarité des ressources naturelles ; au moment où la vie dans son ensemble est menacée par les guerres, la pollution et la folie des hommes, comment poursuivre la politique du nucléaire quand on connaît les risques non seulement  pour nous, mais pour la terre toute entière et pour l’ensemble des générations qui viendront après nous.

Ce que je dirai aux jeunes d’aujourd’hui et de demain, c’est d’accepter d’assumer la responsabilité des erreurs dont leurs ainés se sont rendus coupables. Personne ne peut se désintéresser  de l’évolution de la société en connaissance de cause pour rebondir et entamer le processus du changement.
Comment, direz-vous ? Commencer par refuser la fatalité de la pensée unique qui ne connaît que le pouvoir de l’argent. S’informer des initiatives en cours de populations ingénieuses qui mettent en œuvre une politique fondée sur les biens communs du vivant et privilégient la vie plutôt que la fortune illusoire des échanges financiers. Sans vouloir reproduire ces expériences souvent lointaines, en  adapter les principes fondamentaux  à notre culture, à nos traditions, se montrer inventifs en pensant la politique autrement pour sortir de ce système mondial qui nous broie.

Nous aurions pu commencer à construire l’avenir, il y a longtemps déjà, à la lecture de ce texte écrit en 1973

    « Si l’on considère que la loi des sociétés humaines est de laisser faire et de laisser passer parce que le progrès naît de la sélection naturelle, parce que le plus fort est objectivement le meilleur, inutile de me suivre plus loin. Mais si l’on croit qu’il existe des besoins fondamentaux communs à tous les hommes, besoins qui ne s’expriment pas seulement en argent, ( le cadre de vie, la santé, la culture ) et auxquels il faut répondre avant de combler le caprice d’une minorité de privilégiés ; si l’on désir libérer les travailleurs ( quand ils travaillent) des tâches mécaniques répétitives, obsédantes, pour les préparer à un rôle créateur, si l’on veut éliminer l’exploitation de l’homme par l’homme en commençant à changer les critères de succès et de recrutement, on constatera très vite qu’il est impossible d’y parvenir sans modifier dans leurs structures les centres actuels de décision où se rassemblent, hors de tout contrôle, des pouvoirs exorbitants. En d’autres termes, peut-on abandonner à des groupes d’intérêts privés    dont le seul but est le profit, l’argent, le rendement indéfini de cet argent et qui au –delà de la rentabilité financière immédiate, sont mus par la volonté de puissance, la direction de notre société et de la maîtrise de son développement ?  F.M.  1973

Tel est le défi lancé aux générations à venir.
C’est cette prise de conscience de tout ce que nous partageons en bien ou en mal, qui fera évoluer nos sociétés. L’Altermondialisme ne se pense pas au singulier mais il se conjugue au présent comme au futur.