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Edito Newsletter Mars 2013

01.03.2013


Stéphane Hessel nous a quittés la semaine dernière. C’est donc un flot de tristesse et d’émotions qui nous envahit en nous rappelant les moments partagés.

Deux moments en particulier :

Une après-midi ensoleillée dans le parc de la Tête d’or à Lyon pour les dialogues en humanité où il avait traversé le parc accroché à mon bras en me partageant son combat pour la Palestine avec une ferveur de jeune homme qui venait en écho de sa fragilité de vieux Monsieur. Nous rejoignions une émission de radio alternative où à trois voix avec Patrick Viveret et Danielle Mitterrand, ils avaient défendu la nécessité de changer de monde et tracé les voies pour y arriver.

Un matin pluvieux de novembre 2011 en hommage à Danielle Mitterrand, décédée quelques jours plus tôt, sur la passerelle des arts où Stéphane avait cette capacité à la joie dans un moment douloureux mais néanmoins emprunt de normalité. Nous ne sommes pas immortels et il nous faut accepter la douleur du départ tout en gardant avec force la mémoire de l’empreinte sur le monde à venir de ces personnalités extraordinaires dont Danielle et Stéphane faisaient partie.
 

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Tristesse oui, indignation surtout !

Stéphane est et sera toujours là parmi nous pour porter l’indignation d’un monde qui opprime les plus faibles et oublie les peuples sur le chemin de l’enrichissement de quelques-uns.

Stéphane suivait avec attention l’engagement de la France Libertés pour l’eau bien commun et le droit des peuples à disposer de leurs richesses. Très attaché aux droits humains, il savait défendre ceux qui en avaient le plus besoin sur une planète où les multinationales recherchent toujours plus de profit par l’extractivisme et la prédation.

Il savait aussi rejoindre les économistes et les 90 000 militants de tous bord qui, avec le collectif Roosevelt 2012, proposent des solutions simples et pragmatiques pour sortir de la crise et de l’austérité dans le respect des peuples et non du sacro-saint PIB. Il aimait s’indigner et en matière d’économie prédatrice et de banksters près à tout pour spéculer, il était comme un jeune militant portant la flamme d’un vrai changement possible et urgent !

Enfin, il travaillait avec France Libertés et ses partenaires Emmaüs International et Utopia, à la promotion du Passeport de Citoyenneté Universelle. Pour celui qui avait participé à la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme au sortir de la guerre, l’idée de la libre circulation des personnes et de faire grandir une citoyenneté mondiale était l’évidence même.

Quel dommage que cette belle idée porteuse de paix ne soit pas plus présente dans les esprits et les discours de nos dirigeants ! Quel bel hommage à rendre à Stéphane en faisant qu’elle devienne une priorité des agendas des Nations Unies.

Lorsque nous lancerons notre initiative en mai prochain, Stéphane sera à coté de nous comme si son esprit d’indignation portait toujours cette ambition d’un monde enfin plus humaniste et où la citoyenneté redevienne le fer de lance d’une démocratie réellement attentive à ses peuples.

Au revoir Monsieur Stéphane Hessel, vous êtes avec nous à chaque instant sur le chemin qui nous reste à parcourir avec l’indignation nécessaire à la construction du monde que nous espérons tous.
 

Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés

 

Retrouvez l'article sur le site du Huffington Post