Go to the main content

Edito Newsletter Décembre 2012

09.12.2012

 

Que le sommet passionné de Copenhague semble loin! Qui aujourd’hui est encore simplement intéressé par le sommet de Doha ?

Totalement absorbés par la crise économique et financière, par le maintien de la croissance à tout prix, nos pays semblent  avoir oublié l’essentiel : dans quel environnement, sous quel climat, sommes-nous capables de mettre en œuvre une économie mondiale stable et pérenne ?

Pourtant les alertes sont présentes dans nos médias. Nous nous souvenons tous du volcan islandais et de l’ouragan Katrina; nous sommes informés de la fonte régulière des glaces en Arctique. Mais c’est comme si nous étions seulement intéressés par le montant des pertes financières, sans jamais nous remettre en question dans nos modes de fonctionnement, sans regarder non pas notre avenir mais celui de nos enfants et de nos petits enfants.

Et le changement climatique avance, les experts s’inquiètent, les médias le rapportent mais nous lisons ces informations comme nous regardons un nouveau film catastrophe au cinéma, comme si tout cela ne remettait pas en question notre quotidien et notre avenir.

Nous sommes comme notre économie, nous avons perdu le sens du long terme. L’exploitation du gaz de schiste à court terme est sur toutes les lèvres alors qu’il renforce le risque de catastrophe naturelle, comme au Mexique actuellement. Mais les marchés financiers sont en effervescence au moindre frémissement d’un profit immédiat possible fut-il risqué, de telle ou telle rumeur qui permet de faire de l’argent à partir de rien.

Malheureusement les marchés ne s’inquiètent aucunement du changement climatique qui est si lointain. Pensez-vous, 100 ans, nous serons tous morts !

Les présidents de nos beaux pays occidentaux ne se déplacent même plus aux conférences climats, ils envoient leurs conseillers environnement comme si le changement climatique était sans impact sur notre économie ou sur l’équilibre diplomatique international. Le changement climatique n’est qu’un détail dans l’ensemble des urgences absolues du moment.

La question est donc la suivante : comment l’Humanité réussira -t-elle à comprendre qu’elle n’est pas au service du bonheur immédiat des individus mais doit au contraire construire ce bonheur immédiat au service des générations futures.

Même si cela peut vous paraître incongru, c’est possible : imaginez un mode de vie plus sobre, plus  respectueux avec plus de vie et moins d’envies; imaginez un monde en équilibre où les échanges ne sont pas liés à la compétition mais à la coopération; imaginez un monde qui arrête de fuir et qui décide de prendre le temps de la pause proposée par Patrick Viveret; imaginez que nous décidions de revisiter nos modes de sociétés, de sortir de la démesure et d’accepter nos limites.

Si nous prenions ce temps de pause, nous pourrions enfin, de notre propre volonté, sans attendre le changement climatique qui mettra en miette notre beau modèle économique si fragilisé, alors  qu'il sera trop tard pour réagir, saisir la chance qui s’offre à nous aujourd’hui de construire réellement un monde meilleur.

Une prise en compte réelle du changement climatique ne peut venir que du cri des citoyens. Si les consommateurs sont inquiets pour leur pouvoir d’achat, les citoyens ne semblent pas inquiets pour leurs enfants. C’est cette bascule qui est urgente pour peu que les médias aient envie de poser les bonnes questions.

Imaginons un monde où les citoyens passeraient avant les consommateurs, où les politiques seraient concentrés sur l’intérêt général de l’Humanité.

Ce serait un changement de climat très positif !