Go to the main content

Eau : non-assistance à planète en danger

23.02.2012


 eau.jpg

L’eau reste la première cause de mortalité dans le monde et le manque d’accès à l’eau tue 34 000 personnes chaque jour. L’actualité internationale nous montre que les guerres de l’eau sont aujourd’hui une réalité. Qu’attendons-nous pour faire de l’accès à l’eau un droit inaliénable ?

Que devientla mobilisation politique et sociale qu'appelait de ses voeux Mme Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie, le 23 mars, à l'issue du dernier Forum mondial de l'eau à Istanbul?

Au lieu de cela, l'Etat français a signé le 15 octobre un partenariat pour l’organisation du prochain Forum mondial de l’eau à Marseille en mars 2012, avec ceux-là mêmes qui ont refusé, à Istanbul, de faire de l’accès à l’eau un droit.

La France laisse aux mains d’un Conseil mondial de l’eau – présidé par ceux dont la raison d’être est de faire de l’accès à l’eau une source de profit – l’avenir de l’eau dans le monde !

Il faut en effet rappeler ici que la présidence du Conseil mondial de l’eau est assurée depuis 2005 par un dirigeant d’une de deux multinationales françaises de l’eau, de l’environnement et de l’énergie. Au lieu de cela, le gouvernement français continue de croire que, face au problème urgent que constitue le droit à l’accès à l’eau, les multinationales sont la solution.

Peut-on attendre des sociétés dont l’objectif est de faire du profit, et qui y réussissent brillamment, qu’elles puissent régler la question de la gouvernance et du partage équitable de la ressource ?

Accès pour tous

En treize ans, le Conseil mondial de l’eau a favorisé la construction de plusieurs milliers de barrages et d’autres infrastructures très coûteuses. Dans le même temps, qu’a-t-il fait pour régler les conflits liés à l’eau notamment entre Israël et les territoires palestiniens, entre le Soudan, l’Ethiopie et l’Egypte, entre la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak, entre le Tibet et la Chine ?

Nous demandons que soit instaurée une gouvernance publique internationale pour la gestion et l’accès à l’eau pour tous. Nous demandons que l’on reconnaisse comme organisation de régulation et de coopération internationale et indépendante une Autorité mondiale de l’eau qui devra représenter notamment la société civile, les ONG, les associations de consommateurs, les associations environnementales, sociales et citoyennes.

Par l’intermédiaire de ses multinationales, la France a une lourde responsabilité dans l’appropriation par le secteur privé de la conduite de la politique mondiale de l’eau. Aujourd’hui, nous invitons toutes celles et ceux qui, comme nous, s’indignent de la mainmise des marchands d’eau sur un bien commun de l’humanité à signer l’appel "Tous Porteurs d’eau". Ne rien faire serait refuser de porter assistance à humanité en danger.signature_dm.jpg