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De plus en plus de militants écologistes sont assassinés dans le monde

27.04.2015


France Libertés, disposant du statut consultatif spécial auprès des Nations Unies, porte régulièrement à l’attention du Conseil des droits de l’homme des cas de mobilisation pour le respect du droit à un environnement sain et du droit à l’eau. Lors de la dernière session du Conseil, nous mettions ainsi en lumière des cas de violation du droit à l’eau face à des activités extractives en Amérique centrale.

Particulièrement concernée par la criminalisation croissante des défenseurs environnementaux, la Fondation tenait à partager l’article publié sur Bastamag qui nous rappelle qu’en 2014, 116 activistes au moins auraient perdu la vie en cherchant à faire prévaloir les droits humains fondamentaux et la protection de l’environnement sur les intérêts économiques.

De plus en plus de militants écologistes sont assassinés dans le monde

Au moins 116 militants écologistes ont été assassinés en 2014. Soit une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. C’est le bilan très inquiétant tiré par l’ONG Global Witness, spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays du Sud et la corruption politique. Dans un nouveau rapport How many more ? (Combien de plus ?) publié en avril 2015, l’ONG relève que trois quarts de ces assassinats ont eu lieu en Amérique centrale et en Amérique du Sud. « 40 % des victimes étaient des autochtones, tués dans le cadre de conflits liés à la construction de barrages hydroélectriques, de mines ou de luttes contre l’agro-industrie », précise le rapport.

Une infographie réalisée par Global Witness recense, pays par pays, le nombre d’assassinats de militants écologistes entre 2002 et 2014. 17 pays sont concernés, en tête desquels se situent le Brésil, la Colombie, les Philippines et le Honduras. « Il est probable que le véritable nombre de morts soit plus élevé », précise l’ONG. « Plusieurs des meurtres que nous connaissons ont eu lieu dans les villages reculés ou au plus profond de la jungle, où les communautés n’ont pas accès aux communications et aux médias. »

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Le rapport de Global Witness attire l’attention sur le cas du Honduras. « C’est le pays le plus dangereux pour les militants écologistes, si l’on compare au nombre d’habitants », relève l’ONG, qui a recensé 101 victimes dans ce pays entre 2010 et 2014. Dans le rapport, la militante Berta Cáceres apporte son témoignage sur le décès de trois de ses collègues depuis 2013, dans le cadre de la lutte contre l’usine hydroélectrique Agua Zarca au Honduras, qui menace de priver d’eau des centaines d’indigènes du peuple Lenca. L’ONG rappelle que ces militants sont souvent « jugés comme des terroristes » et « dépeints comme des ennemis d’État ». Global Witness appelle les gouvernements et la communauté internationale à enquêter et à punir ces crimes.

Sophie Chapelle, article publié sur Bastamag le 24 avril 2015