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Contamination minière : la communauté de Caimanes au Chili continue d’être mise en danger et de voir nier son droit à une eau de qualité

07.08.2013

Son film « Caimanes : les eaux volées » sera projeté dimanche 11 août à 20h au restaurant El Camino, 16 rue Guillaume Bertrand, 75011 PARIS (voir fin de l’article pour les informations complémentaires).


Le réservoir de déchets miniers du Mauro, qui reçoit les déchets de l’extraction du cuivre de la compagnie Los Pelambres, filiale du puissant groupe Antofagasta Minerals, a été construit en 2008 à 8 km en amont de la communauté et a interrompu la circulation de l’eau vers la vallée : la rivière et les affluents se sont asséchés dans les années qui ont suivi son installation. On estime ainsi à 80 % l’eau disparue. Le peu d’eau qui reste à Caimanes est contaminée par des métaux lourds provenant de filtrations du réservoir, ce qui rend la consommation de l’eau dangereuse. L’eau est ainsi impropre à la consommation humaine et animale, comme peuvent en attester les Rapports  du Docteur Tchernitchin, responsable de la commission Environnement et Santé du Collège des Médecins du Chili et de la Police Scientifique Environnementale.  Depuis septembre 2012,  les habitants sont contraints d’acheter, à leur frais, de l’eau en bidon et ceux qui n’en n’ont pas les moyens continuent de consommer l’eau dangereuse dont les effets sur la santé ne se feront sentir que d’ici à quelques années.

Bien que la communauté soit sortie victorieuse en mars dernier d’un procès engagé par la compagnie minière contre le dirigeant du Comité de Défense et les avocats de la communauté,  la situation locale  a empiré.  Depuis février 2013, le puits d’eau potable alimentant la communauté est devenue insuffisant et seul l’acheminement d’eau potable par des camions permet de subvenir aux besoins de  la consommation des habitants : 60.000 litres d’eau sont livrés quotidiennement à la communauté de 1600 habitants, tandis qu’un autre camion fournit de l’eau aux quelques éleveurs et agriculteurs qui tentent de résister  et se refusent à cesser leurs activités.  L’installation illégale de centaines de travailleurs sous-traitants a accentué plus encore la pression sur l’eau et les tensions sociales. L’entreprise refuse toujours de dialoguer avec l’assemblée de la communauté malgré les demandes des habitants. Elle continue de nier en bloc toute incidence de ses activités sur la quantité et sur la qualité de l’eau.

Aujourd’hui, face au problème de disparition de l’eau,  l’entreprise finance le forage de nouveaux puits dans le village. Toutefois, cela ne résout pas le problème de contamination des eaux et de l’empoisonnement des nappes phréatiques sachant que plus grande est la profondeur du forage, plus importante sera la contamination.

Il est urgent que de nouvelles analyses de l’eau soient réalisées pour vérifier la qualité de cette eau et que ces dernières puissent être validées par l’assemblée. L’opacité de manœuvres de la compagnie minière n’a fait que renforcer la méfiance des habitants qui demandent que l’entreprise cesse d’agir de manière souterraine et de diviser la population avec le financement de projets individuels ou de complexes  sportifs qui ne font que détourner les réels besoins et la sécurité des habitants.

Caimanes demande que son droit à l’eau soit respecté et l’assurance d’une eau propre suffisante et propre à la consommation humaine.

France Libertés continuera à aider Terre et Libertés à mener une action de plaidoyer et à alerter le Conseil des Droits de l’Homme sur la question des impacts de l’industrie minière sur l’eau. Nous nous inscrivons donc résolument dans une action qui vise à soutenir les populations de Caimanes dans leur droit à disposer de leurs ressources naturelles.

Projection du film le dimanche 11 août à 20h

Lieu : 16 rue Guillaume Bertrand, 75011 PARIS.

Documentaire produit et réalisé par Elif Karakartal et Alfonso Ossandon, retraçant la lutte des habitants du village de Caimanes, contre le géant minier Antofagasta Minerals, qui en construisant le plus grand réservoir de déchets miniers d’Amérique Latine, s’est rendu coupable de la contamination du réseau d’eau potable et de l’assèchement des cours d’eau.