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Comment combattre la biopiraterie ?

22.12.2017

Cet article a été écrit par Casandra Arias, élève de 14 ans en classe de 3ème en Ile-de-France, en stage d’observation pendant une semaine à la Fondation France-Libertés. 

Depuis 2007, France Libertés se bat contre la biopiraterie. Cette pratique consistant à s’approprier les savoirs des peuples autochtones est très répandue, surtout en Amérique du Sud et en Afrique du Sud.

La biopiraterie est le fait de prendre l’exclusivité sur des choses vivantes ainsi que sur les savoirs des peuples autochtones. Les pirates sont les chercheurs et les entreprises, majoritairement celles pharmaceutiques. Les peuples autochtones vivent proches de la nature, ils ont donc des savoirs très précis sur le monde qui les entoure. Lorsqu’une entreprise prend ces savoirs et les commercialise sans procéder à un partage juste des revenus, on parle de biopiraterie.

Lorsque les entreprises font usage d’un brevet sur les savoirs qu’ils ont volé, ils obtiennent également l’exclusivité de cette ressource. Il devient donc difficile pour les communautés autochtones d’accéder aux ressources qui ont été brevetées.

Comment empêcher la biopiraterie ?

Pour protéger les peuples autochtones de la biopiraterie, l’ONU a écrit deux textes: la Convention sur la Diversité Biologique et le protocole de Nagoya. La première veut éviter le pillage des ressources biologiques, et s’appuie sur deux grands principes :

  • Les pays sont responsables de leurs ressources. Les ressources d’un pays ne sont plus un bien commun mais deviennent propriété de l’Etat. Il faut donc obtenir l’autorisation des Etats pour utiliser leurs ressources.
  • Un partage juste des revenus. Une entreprise qui aura des revenus dus aux savoirs traditionnels des peuples ou aux ressources biologiques devra reverser une partie de ses revenus sous forme d’argent, ou sous forme de projets d’appui à la communauté.

Le protocole de Nagoya montre comment instaurer la Convention, en incitant les pays à créer des agences. Les entreprises devront se référer à cette agence pour demander l’autorisation d’utiliser les ressources du pays.

Stévia : l’une des campagnes de la fondation

Malgré les moyens mis en œuvre par les pays pour empêcher la biopiraterie, certaines entreprises réussissent à outrepasser la loi. Les fondations et associations avertissent donc la population afin de la mobiliser et de stopper ces entreprises. Un exemple récent est la stévia. Cette plante est un édulcorant de plus en plus commercialisé dans les grandes surfaces.

Elle a été découverte et utilisée par les Guaranis depuis de nombreux siècles.

Stevia une douceur au goût amerOr, depuis 2013, plusieurs entreprises, dont Coca-Cola, volent les savoirs de ces peuples, et violent ainsi leurs droits fondamentaux. En 2017, la Fondation France Libertés a lancé la campagne Share Stevia, en partenariat avec Public Eye et SumOfUs. Elle a pour but de demander un partage juste des bénéfices de l’utilisation de la stévia. La pétition a été signée plus de 280 000 fois, et a été remise en juin 2017 à Paris, lors d’une rencontre avec certaines entreprises utilisant la stévia.