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Combattre pour ne pas reculer, gagner pour avancer !

01.06.2015

Alors que la crise est toujours au cœur de la réalité de la vie de nos concitoyens, nous, acteurs de la société civile, devons nous battre pour que les droits ne reculent pas. Il est loin le temps où nous pouvions nous battre pour que les droits avancent.

Pourtant, avec notre victoire devant le Conseil constitutionnel qui a rendu son jugement en faveur de l’interdiction totale des coupures d’eau pour impayé dans une résidence principale en France, nous pouvons dire que les lignes du droit à l’eau en France ont bougé.

Cela a tout d’abord obligé les multinationales de l’eau à se démasquer et à montrer au grand jour qu’elles rejettent purement et simplement le droit à l’eau. Tel Saint Pierre, vous pouvez entendre l’avocat de la Saur et de Veolia renier le droit à l’eau à trois reprises dans la vidéo de l’audience du Conseil Constitutionnel. Les multinationales cherchent du profit dans le cadre contractuel de leur métier et peu importe le service public de l’eau.

Heureusement, cela a permis ensuite de mieux protéger les plus démunis et la position de notre gouvernement sur ce point est implacable : en France, nous devons permettre à tous de pouvoir vivre dignement. La dignité est ce qui permet à une société de se dire civilisée. Si notre loi et notre constitution nous le disent clairement, dans l’application, nous l’oublions trop souvent comme cela a été le cas dans le dossier des coupures d’eau illégales. Cela nous semblait évident mais l’énergie que nous avons dû déployer depuis maintenant un an montre qu’il n’en était rien et qu’il faut éclairer l’évidence pour qu’elle le devienne vraiment. Maintenant c’est fait !

Nous pouvons dire que le droit à l’eau existe en France même si cette étape du Conseil Constitutionnel n’est qu’un frémissement de ce que devrait être le droit à l’eau dans notre pays. C’est en tout cas un frémissement qui tombe à pic car la proposition de loi 2715 à l’Assemblée Nationale va être mise à l’agenda du mois de novembre 2015. Nous aurons à ce moment-là réellement l’occasion de valider l’engagement de la France pour le droit à l’eau pour tous. De nombreux acteurs politiques ont salué notre victoire, nous comptons sur eux pour la prochaine étape !

C’est dans l’adversité que l’on avance le mieux et pour cela nous pouvons remercier les multinationales de l’eau. Incapable d’appliquer la loi, elles nous ont permis de renforcer le droit à l’eau. En mettant en exergue leur cupidité, nous avons montré que le partage et la solidarité sont essentiels à notre société en crise, c’est que je retiendrai de la position des sages du Conseil Constitutionnel.