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Atelier à l’Université d’été de la Solidarité internationale 2014

10.10.2014


L’atelier sur la biopiraterie a permis de poser le problème de la marchandisation du vivant et de faire avancer la réflexion autour des enjeux et alternatives à la biopiraterie. Les biopirates, les « pirates du vivant » du XXIème siècle, se sont lancés à l’abordage de nouvelles richesses : celles de la biodiversité, et celle des connaissances et techniques des peuples ruraux ou autochtones. La biopiraterie c’est l’appropriation par les firmes pharmaceutiques, cosmétiques et agroalimentaires des plantes ou semences des pays riches en biodiversité. C’est aussi le vol des connaissances sur ces plantes : les entreprises peuvent s’approprier, en les brevetant, des techniques copiées sur les savoirs d’un chaman amazonien, d’un paysan indien, ou d’un guérisseur sud-africain.

Vandana Shiva, écologiste indienne et prix Nobel Alternatif, a exposé les grands enjeux de la biopiraterie. Il est ressorti  son intervention trois grands éléments :
–    Les brevets sur le vivant sont à bannir car ils représentent une forme d’accaparement et de privatisation ;
–    Trop peu connue, la thématique de la biopiraterie doit être mise sur la table des débats ;
–    La responsabilité revient aux citoyens de se mobiliser sur le sujet, afin de ne pas laisser le champ libre aux lobbies.

Les participants à l’atelier ont réfléchi à des alternatives à la biopiraterie. Trois propositions ont particulièrement été retenues :
–    S’allier avec les militants « open source » pour recenser les savoirs traditionnels sur la biodiversité afin d’empêcher les brevets illégitimes.
–    Boycotter les semences des grandes entreprises et mettre en place des systèmes d’échange de graines.
–    Mobiliser la société civile en France dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité pour mettre en place une véritable protection des intérêts des peuples face à ceux des grandes entreprises.

France Libertés dénonce ces pratiques qui remettent en cause le savoir traditionnel des peuples et perturbe l’équilibre biologique, auparavant maintenu par des utilisations maîtrisées. Certaines avancées sont réelles, comme la mise en place progressive en France et en Europe de l’application du protocole de Nagoya relatif à l’accès et au partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et de leurs savoirs associés. Mais il reste du chemin à parcourir pour que les droits des peuples autochtones soit effectifs.