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A l’heure où les espaces de libertés diminuent, où les inégalités augmentent, tandis que les peuples se soulèvent contre les pouvoirs autoritaires, que les personnes invisibilisées s’expriment pour dénoncer leur exclusion, il est nécessaire de repenser les relations humaines libérées de toute forme de domination. La Fondation agit pour remettre au cœur de nos société la solidarité, l’égalité et la justice, pour réaffirmer la richesse que constitue la diversité et permettre de fabriquer du commun et des modèles de sociétés basés sur la participation de toutes et tous.

Nous défendons et répandons la démocratie radicale, partout et à toutes les échelles.

Face aux confusions autour du terme de « démocratie », nous revenons à la racine : le « pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple ». La démocratie radicale critique et dépasse les régimes représentatifs basés sur une « aristocratie élective » soumise à la « dictature économique ».

Notre conception de la démocratie radicale est basée sur le paradigme du Commun, de l’auto-organisation, de l’autonomie et de l’autodétermination. Il nous faut poser la question de l’échelle en partant du bas, à partir des besoins et savoirs des premiers concernés dans leurs territoires. Nous défendons un « universalisme » pratique des multiplicités, dans la lignée de la phrase des zapatistes : « Il est nécessaire de bâtir un monde nouveau, où il y ait place pour de nombreux mondes ».

Notre démocratie radicale est basée sur une éthique nouvelle, un autre rapport à l’Autre et au vivant : une « cosmopolitique » abolissant les rapports de domination. Il faut révolutionner nos conceptions de la communauté politique en donnant « droit de Cité » à toutes celles et ceux qui ont été exclus de « l’oikos » depuis des millénaires. Dans la lignée des luttes de peuples autochtones, la citoyenneté que nous défendons n’est pas celle des administrés d’un Etat mais de tous les habitants de la Terre, humains et autres qu’humains.

Nous défendons une démocratie réelle, y compris dans la sphère économique et sociale, fondée sur des pratiques et des éthiques situées dans des territoires habités.

L’aspiration à la démocratie radicale ne peut être réduite à un enjeu formel, la défense des institutions existantes, ou un débat sur les meilleurs « procédures délibératives ». Elle s’ancre dans les réalités sociales, économiques, culturelles, et tout ce qui fait nos vies.

La démocratie réelle est anticapitaliste : elle impose de mettre fin à la « dictature économique » et financière mondiale, réencastrer l’économie dans la sphère des besoins et la démocratiser, en sortant de la marchandisation et de la propriété privée toute-puissante.

La démocratie réelle est basée sur la justice sociale : elle ne peut exister qu’à partir des dynamiques d’émancipation sociale des franges les plus dominées, minorisées, précarisées.

La démocratie réelle que nous défendons est une démocratie en actes ancrée dans des territoires et milieux de vies où se reconstruisent des cultures de résilience et de résistance, qui n’hésitent pas à assumer la conflictualité, à l’instar des zapatistes au Chiapas ou de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

La démocratie radicale et réelle que nous promouvons s’ancre dans le déploiement planétaire des communs et du Commun comme principe, éthique et pratiques

Nous promouvons le déploiement des « communs », dans toutes les sphères, à toutes les échelles pertinentes, comme alternatives au capitalisme néolibéral et dépassement de la propriété privée.

Nous défendons une conception politique élargie des « communs » comme attachés à la réalisation des droits humains, et notammentdes droits économiques et sociaux.

Pour nous, les « communs » ont d’emblée vocation à dépasser la gestion économique alternative pour aller vers une auto-organisation politique basée sur principe de la démocratie radicale et de l’autogouvernement. Dans la lignée de Dardot et Laval, nous promouvons le « Commun » comme « principe de la démocratie radicale et de l’autogouvernement collectif », transversal aux luttes et aux alternatives.

Défendre et promouvoir le Commun implique de se confronter à la question de la souveraineté étatique pour la dépasser. Les zapatistes le résument : « Ils ont peur que nous découvrions que nous sommes capables de nous gouverner nous-mêmes »

Le Commun implique un bouleversement profond des imaginaires, des sensibilités, des pratiques. Il n’y a pas de « communs » ou de « Commun » sans « commoners » (communeurs). Pas de « commoners » sans « commoning » (des pratiques de faire commun). Pas de « commoning » sans imaginaires, cultures, éthiques, rituels, fêtes qui réinventent des coutumes partagées et participent d’un « désenvoûtement » de la « sorcellerie capitaliste ».

Pour aller plus loin, lire notre note de 4 pages

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