Go to the main content

Du 14 au 16 février aura lieu à Vienne une rencontre internationaliste organisée à l’initiative de la «Peoples’ Platform Europe».

La rencontre

« Nous invitons toutes les forces démocratiques et les militants des mouvements progressistes, révolutionnaires et antisystème à se rassembler, à développer des solutions communes et à avancer de manière organisée pour faire face aux multiples crises de la modernité capitaliste. Ensemble, nous pouvons construire un monde juste, libre, écologique et pacifique !

Si nous regardons l’Europe aujourd’hui, nous voyons un tableau tout à fait sombre. Où que nous regardions, nous voyons la montée des mouvements de droite et fascistes, une Europe forteresse qui élève ses murs et ses frontières de plus en plus haut, perfectionnant la course à l’isolement. Dans le même temps, la division sociale progresse sans relâche. Les États dans lesquels nous vivons deviennent de plus en plus autoritaires internes, la fenêtre d’opinion se rétrécit et la répression se répand sous une forme sans précédent. Les ventes d’armes sont poussées avec diligence, et un discours extérieur de plus en plus belliqueux et agressif fait paraître un avenir pacifique de plus en plus lointain. Dans le jeu politique entre les partis conservateurs prétendument progressistes et nationalistes, il est clair depuis longtemps qu’aucun d’entre eux n’est capable d’apporter des réponses viables aux multiples crises de la modernité capitaliste. Malgré les nombreuses initiatives et mouvements qui défendent – avec force et courage – les valeurs sociales et luttent pour un avenir meilleur, les forces démocratiques ne sont pas seulement sur la défensive, mais regardent littéralement paralysées et désorientées une situation apparemment désespérée.

Le système capitaliste tente en vain de trouver une issue à sa situation désespérée. L’existence du « capitalisme vert » condamné montre clairement qu’il ne peut y avoir aucune solution dans la logique du système existant. Toute tentative de réinventer l’ancien système peut peut-être retarder l’effondrement imminent, mais elle ne peut pas indiquer une issue à la crise. Ce qui rend dangereux cet espoir d’amélioration au sein de l’ancien système, c’est la perpétuation associée de l’état de crise donné. L’un des conflits centraux qui se déroule au cours de la crise mondiale est celui entre les puissances de la modernité capitaliste. C’est entre les forces mondialistes du capitalisme d’une part et les forces de l’État-nation d’autre part. Il s’agit de savoir si et comment le système de la modernité capitaliste doit être renouvelé. Le désir de maintenir le statu quo de l’État-nation est en concurrence avec une révision mondialiste du système existant. Mais la structure inhérente au système des États-nations et la lutte de pouvoir entre eux ne peuvent pas résoudre les graves problèmes sociaux, économiques, écologiques et politiques causés par la modernité capitaliste.

De nombreuses institutions économiques et de sécurité mises en place pour assurer la continuité du système, telles que l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union européenne (UE), l’OTAN, le Conseil de l’Europe (CdE), la Ligue arabe, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), ne sont plus en mesure de jouer leur rôle. Ils ne peuvent même pas jouer leur rôle en coopération au sein du système. Les puissances hégémoniques mettent en œuvre de nouvelles stratégies pour se débarrasser de ces crises structurelles, pour obtenir plus de profits et pour minimiser les crises internes. Ils déclenchent des guerres pour obtenir de nouvelles ressources. De cette façon, ils visent à exploiter davantage les gens, les femmes, les jeunes et les travailleurs. En outre, les sociétés, qui sont manipulées et intimidées par le système, sont confrontées à des problèmes tels que le racisme, le nationalisme, la crise de l’approvisionnement énergétique, l’inflation croissante, la crise de l’approvisionnement alimentaire, les déplacements forcés à grande échelle et les migrations, les sociétés étant subsumées dans ce que l’on appelle la « crise de sécurité ». En tant que forces progressistes et révolutionnaires en Europe, nous devons reconnaître que les dirigeants sont presque incontestés dans la définition des problèmes et du rythme du débat politique, ainsi que dans la détermination de l’orientation de son cours. Ce n’est que dans des cas exceptionnels que nous réussissons à contrecarrer les décisions et les plans de ceux qui sont au pouvoir, à intervenir dans le cours du système capitaliste ou à mettre en œuvre nos propres solutions. Beaucoup de ceux qui sont engagés dans les luttes politiques, qui mènent des actions et organisent un travail éducatif au quotidien, sauront ce que l’on ressent lorsque la réalité de sa propre impuissance s’effondre. C’est la sensation de faire du surplace, incapable de résister à la domination de l’autre côté. Et pourtant, cette situation n’est ni fatale ni désespérée. Nous connaissons des exemples dans de nombreux endroits en Europe et dans le monde où il a été possible de construire avec succès des organisations puissantes et un contre-pouvoir par le bas ces dernières années.

Ce qui nous distingue des gouvernants, ce qui leur donne le pouvoir de prendre l’initiative et nous condamne à l’obéissance passive, c’est le degré de notre organisation et de notre conscience. La clé pour échapper à l’impuissance, pour transformer notre impuissance individuelle en autonomisation collective, c’est l’organisation. L’organisation nous permet de nous faire une image réaliste de la situation réelle, de comprendre le monde pour le changer. L’organisation nous donne la force d’agir consciemment et de manière décisive avec courage et initiative. Nous sommes convaincus que le chaos actuel auquel nous sommes confrontés, autant qu’il nous présente d’innombrables dangers et les défis les plus difficiles, nous offre également une infinité de possibilités et d’opportunités. Les intervalles de chaos ont toujours été des moments qui recèlent un potentiel de changement révolutionnaire. Cependant, elle ne devient réalité que par l’action consciente des gens eux-mêmes. La sortie du chaos sera déterminée par la force qui dispose de l’organisation la plus efficace, de l’analyse correcte des conditions objectives, d’une stratégie orientée vers un but et des tactiques appropriées, ainsi que du courage et de l’initiative nécessaires pour prendre des mesures décisives au moment opportun.

Il est donc temps de mettre à l’épreuve nos stratégies et nos tactiques, nos formes d’organisation et nos pratiques quotidiennes. Nous devons examiner ensemble ce que les développements politiques de ces dernières années signifient pour nous et quelles sont les possibilités que nous pouvons reconnaître pour changer le monde. Nous sommes convaincus qu’un processus de discussion collective sur la plate-forme la plus large possible d’organisations, de mouvements et de collectifs démocratiques et révolutionnaires est nécessaire afin de trouver les bonnes réponses aux questions de notre temps. Avec la Plateforme des peuples Europe, nous souhaitons offrir un cadre européen transnational dans lequel nous pouvons mener cet échange et trouver des solutions aux problèmes existants. En tant qu’Académie de la modernité démocratique (ADM) et en coopération avec Women Weaving Future et le Centre de la jeunesse pour les relations publiques Ronahî, nous vous invitons à Vienne en février pour développer collectivement des stratégies et des tactiques et pour faire des pas décisifs vers une force organisée en Europe. Notre objectif avec cette plateforme est de réaliser plus qu’un simple échange d’expériences. Nous voulons contribuer à unir nos forces, à coordonner nos luttes et à créer une vision commune du monde que nous construirons ensemble.

La Plate-forme des peuples Europe se nourrit de la participation active et diversifiée de différentes forces démocratiques. Afin d’apprendre et de nous développer, nous sommes tous dépendants de l’expérience et de la connaissance des victoires et des revers de vos luttes politiques. Afin d’analyser correctement la situation, nous avons besoin d’informations sur les développements politiques des luttes dans vos pays. Et pour devenir actifs ensemble, nous devons apprendre à nous connaître et développer une vision commune de la direction que nous voulons prendre. Rassemblons-nous donc à Vienne en février, pour nous renforcer et nous mettre dans la position qui inversera la vapeur ensemble. Se réapproprier l’initiative est plus qu’un simple slogan, c’est un principe directeur et une directive d’action pour l’avenir ! »

Le programme

Vendredi 14 février 2025

8h30 – 10h : Inscription et rassemblement sur place

10h – 10h30 : Vernissage et spectacle culturel

10h30 – 11h15 : Introduction. Le point de vue de la Plateforme des peuples Europe.

11h15 – 11h45 : pause

11h45 -14h : Table-ronde « Récupérez l’initiative ! »

  • William I. Robinson« La crise historique du capitalisme mondial – Défis pour la résistance populaire d’en bas »
  • Mireille Fanon Mendès-France« Le 100e anniversaire de Franz Fanon : entre race et classe »
  • Silvia Federici« Pour un mouvement féministe international contre le patriarcat capitaliste et sa guerre continue contre la reproduction sociale »
  • John Holloway« Perspectives dans la tempête »

14h – 15h30 : Pause

15h30 – 18h : Première session des Ateliers (simultanément)

20h30 – 22h : Concert au Théâtre Akzent

Samedi 15 février 2025

9h – 13h : Deuxième session des ateliers (simultanément)

15h – 18h30 : Présentation des discussions des ateliers

  • Guerre et Paix « Comprendre et résister au militantisme et à l’impérialisme européens »
  • Antifascisme « La montée du fascisme et la condition des forces démocratiques en Europe »
  • Résistance écologique « Défendre la vie »
  • La Confédéralisme démocratique des femmes « Les femmes tissent l’avenir »
  • Identité et résistance des jeunes « Approfondir la nécessité d’une organisation autonome de la jeunesse »

18h30 – 19h : Conférence

Dimanche 16 février 2025

9h – 12h : Suite des présentations des discussions des ateliers

  • Développer l’autonomie « Auto-gouvernance, autosuffisance et autodéfense »
  • Activisme et organisation « Pour une lutte à long terme ancrée dans la société »
  • Contre la politique génocidaire « S’opposer à la politique génocidaire de la modernité capitaliste »
  • Médias démocratiques « La bataille pour les cœurs et les esprits »

12h30 – 13h30 : Séance finale

Informations pratiques

Du 14 au 16 février 2025

A Vienne, Autriche