Cela fait bientôt 10 ans que le massacre de Tarajal a eu lieu. À l’occasion de ce triste anniversaire, nous relayons l’appel de Global Commemoraction pour la Journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles le 6 février 2024. Dans un contexte de surenchère raciste et répressive, alors que le gouvernement français s’apprête à promulguer la « loi de la honte » et le Parlement européen à voter un Pacte tout aussi indigne et dangereux pour les personnes en migration, nous appelons à un temps de Commémor’Action à Paris. Retrouvons-nous mardi 6 février 2024 à 18h sur la Place Edmond Michelet, Paris 4e.
Migrer pour vivre, pas pour mourir ! Ce sont des personnes, pas des chiffres !
Liberté de mouvement pour tous et toutes !
L’appel de Global Commenoraction
6 février 2024 – Dixième anniversaire
Leur vie, notre lumière. Leur destin, notre colère. Ouvrez les frontières !
Journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles
Le 6 février 2014, plus de 200 personnes, parties des côtes marocaines, ont tenté d’accéder à la nage à la plage du Tarajal, dans l’enclave espagnole de Ceuta. Pour les empêcher d’arriver en « terre espagnole », la Guardia civil a utilisé du matériel anti-émeute et les militaires marocains présents n’ont pas porté secours aux personnes qui se noyaient devant eux. Quinze corps ont été retrouvés côté espagnol, des dizaines d’autres ont disparu, les survivants ont été refoulés, certains ont péri côté marocain.
Dix ans ont passé depuis le massacre de Tarajal.
Dix ans pendant lesquels le nombre de morts et de disparus n’a cessé d’augmenter, dans la Méditerranée et sur la route des Canaries, dans les frontières internes de l’UE, dans la Manche, aux frontières orientales, le long de la route des Balkans, et encore dans le désert du Sahara et le long de toute autre trajectoire de mobilité.
Le régime de frontière a montré encore en 2023 son visage cynique de manière totalement décomplexé, lors du naufrage de Cutro, quand la nuit du 25 février 94 personnes sont décédées et au moins 11 autres ont disparu à quelques mètres des côtes italiennes, sous les regards immobiles de Frontex et des autorités italiennes, encore le 14 juin quand plus de 600 personnes ont disparu à jamais au large de Pylos, en Grèce et tout comme le 23 avril 2022, quand un bateau avec 90 personnes à son bord a coulé au large des côtes libanaises.
Dix ans pendant lesquels les associations, les familles, et tous celles et ceux qui luttent pour le droit à la mobilité pour toutes et tous n’ont cessé de réclamer vérité et justice pour ces victimes, de surligner les responsabilités directes et indirectes du régime des frontières, de travailler pour prouver ces responsabilités et pour soutenir les familles et les proches dans des douloureux parcours de recherche des disparus et d’identification des victimes.
A l’occasion du dixième anniversaire du massacre de Tarajal nous réitérons ici l’appel lancé l’année dernière, avec l’espoir qu’encore plus d’organisations, d’associations, de familles, d’activistes s’associent à ce processus de CommémorActions décentralisées réalisé chaque année le 6 février, pour que cette mobilisation transnationale prenne plus d’ampleur, soit de plus en plus visible dans l’espace public et arrive à fédérer de plus en plus de personnes.
Nous demandons à toutes les organisations sociales et politiques, laïques et religieuses, aux groupes et collectifs des familles des victimes de la migration, aux citoyens et citoyennes de tous les pays du monde d’organiser des actions de protestation et de sensibilisation à cette situation le 6 février 2024.
Informations pratiques
Mardi 6 février à partir de 18h
A la Place Edmond Michelet Paris 4e