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Exposition « Synthèse. Nos traces, nos liens » 

14.06.2024

Nos sensibilités s’appauvrissent, privées d’une foule de sensations procurées par la découverte du monde vivant et des autres. Dépossédé·es du temps et de nos imaginaires, contaminés par la folie capitaliste, notre capacité d’émerveillement s’affaiblit. Nos sens perdent leur pleine puissance, saturés par l’omniprésence des écrans, les sommations à consommer, les injonctions au productivisme. Déraciné·es, nos liens s’étiolent avec nos milieux de vie et leurs habitant·es humains et non-humains. Autant de logiques qui broient les territoires et les personnes au nom du profit.

Les villes étouffent sous le béton. La déforestation avance sous les assauts de l’agriculture intensive ou l’installation de panneaux photovoltaïques. Les terres agricoles sont sans cesse confrontées aux folies aménagistes, ici au profit d’un écoquartier, là pour une zone commerciale. A l’heure où les grands projets n’en finissent plus de menacer les marais, les forêts, les montagnes et les fleuves qui composent ces paysages familiers, aimés, ou sacrés qui peuplent nos quotidiens, la laideur et la destruction sont-elles notre seul horizon politique ?

Dans leur exposition « Synthèse » Eloise Bégot et Léane Unsinger, nous proposent une voie alternative. Loin des contraintes imposées par les logiques marchandes du milieu de l’art, ces deux artistes graphistes nous invitent à retrouver la beauté du monde.

A travers 18 œuvres co-créées, elles nous amènent à prendre conscience des traces que nous laissons sur nos milieux et à percevoir à nouveau, dans ce même élan, combien ce qui nous entoure nous habite. Ces petites choses auxquels nous ne prêtons plus attention, laissent à leurs tours leurs empreintes en chacun·e de nous. Les milles nuances de rouge de la rouille qui ronge le portail, les rides tracées dans l’écorce de l’arbre … Ces traces sont autant de témoins, parfois invisibles, des liens qui nous unissent au monde, puissants et pluriels, intimes et partagés. Ces traces regorgent d’une beauté toute proche et pourtant trop souvent oubliée. Une beauté qu’il nous suffit d’avoir (re)découverte, (ré)éprouver, pour avoir envie de la protéger, de la voir fleurir.   

Cette exposition est un appel à la profondeur de l’attention et au désir d’atterrir. A l’heure où la perspective de transformer nos manières d’être au monde et nos sensibilités nous permet d’envisager d’autres avenirs, l’art peut être une puissante passerelle vers ces changements. Catalyseur d’émotions, il nous permet de nous reconnecter à l’altérité. Une chance essentielle lorsqu’arrive le moment de lutter pour sauver ce qui peut encore l’être. Comme le souligne si justement l’autrice Corinne Morel Darleux, « on ne peut défendre bien, que ce qu’on a appris à aimer, appréhender par l’esprit et intégrer par nos sens » et c’est bien cela qui est partagé dans cette « Synthèse ».

Informations pratiques

Du 12 au 14 juillet 2024

  • Le vendredi de 14 à 22h pour le vernissage
  • Le samedi de 14h à 22h avec un concert de jazz en soirée
  • Le dimanche de 14h à 16h pour le finissage

Au Pavé d’Orsay, 48 rue de Lille, Paris 7e