A [re]voir : une rencontre passionnante sur les résistances à l’exploitation des richesses naturelles dans les Andes
26.08.2015
Quatre indiens d’Amérique du Sud (Bolivie, Colombie et Équateur) ont témoigné des menaces causées par l’exploitation des ressources naturelles dans leur région et de leurs luttes contre les multinationales responsables souvent soutenues par les gouvernements. Emmanuel Poilane, directeur de France Libertés, a animé ce débat le 25 août 2015 au festival de cinéma de Douarnenez dont la fondation est partenaire.

Le rendez-vous des peuples autochtones des Andes en Bretagne
La 38ème édition du festival de cinéma de Douarnenez avait pour thème « Peuples des Andes ». L’occasion pour France Libertés, engagée depuis de nombreuses années pour les droits des peuples autochtones en Amérique du Sud (lutte contre le projet Conga au Pérou, guerre de l’eau à Cochabamba, défense du droit à la consultation des Munduruku au Brésil…) de rejoindre ce grand rendez-vous cinéphile.
Des représentants de peuples en lutte pour défendre leurs terres, leur environnement, leur accès à l’eau
Ricardo Camilo Niño Izquierdo est un Arhuaco, peuple autochtone de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie. Représentant de la lutte pour la récupération des territoires de la communauté Arhuaco, il est aujourd’hui coordinateur de la « Commission nationale des territoires autochtones de Colombie ».
Norma Mayo est représentante du Cotopaxi et dirigeante de la Coordination des nations indigènes d’Équateur. Elle se bat dans toute sa région pour les droits des femmes autochtones.
Cancio Rojas est originaire du Nord Potosi en Bolivie. Il est un leader de l’organisation de l’ayllu, valorisant les formes d’organisations communautaires andines. Il a participé aux différntes phases de luttes du mouvement indigène bolivien depuis les années 1980 avant, en 2012, d’être l’un des principaux opposants à un projet d’exploitation minière. Cet engagement lui vaut plusieurs mois d’emprisonnement arbitraire.
Oscar Olivera est l’un des fondateurs de la Coordinadora, cette organisation qui a regroupé tout un peuple à Cochabamba lors de la guerre de l’eau en 2000. Symbole de la victoire contre les multinationales et la privatisation des ressources naturelles, il a inspiré la fiction Tambien la lluvia.
Ces invités ont dressé un panorama global de la situation dans les Andes. Ils ont alerté sur le dépouillement des richesses, sur la pollution de l’environnement, ou encore sur la contamination des fleuves au mercure. Les actions des entreprises multinationales participant à la marchandisation de la nature ont été dénoncées tout comme la complicité des gouvernements dans ce processus.
Cette occupation des terres autochtones par des multinationales suscite des mouvements de résistances des peuples pour les défendre. Les gouvernements criminalisent cette lutte par l’emprisonnement et l’assassinat des leaders, et cherchent à diviser les communautés autochtones pour détruire les organisations paysannes.
Les quatre intervenants ont rappelé que leur résistance dure depuis plus de 500 ans, et qu’elle est plus que jamais nécessaire dans ces périodes criminelles d’extractivisme acharné.
La rencontre en vidéo
