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5ème Forum Mondial de l’eau : un Davos de l’eau ? Non Merci!

01.02.2009

Nous sommes à quelques jours de l'ouverture du 5ème « Forum mondial de l'eau » à Istanbul, qui mobilise les esprits dans le milieu associatif soucieux de l'avenir de l'eau. France Libertés a décidé de ne pas participer à ce rassemblement.

À l'instar des 4 forums précédents, l'événement d'Istanbul est organisé par le Conseil Mondial de l'Eau, institution contrôlée par Véolia et Suez, et dont le président n'est autre que le président de la Société des Eaux de Marseille (qui appartient pour moitié à Véolia et pour moitié à Suez…)

Cette institution est porteuse d'une idéologie fondamentalement néolibérale et peu à même de répondre aux besoins vitaux de l'ensemble de l'humanité et aux enjeux provoqués par la crise mondiale de l'eau.

Est-il nécessaire de rappeler qu'1,5 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable dans le monde et que 2,5 milliards d'individus sont privés d'assainissement ?

Dans le système qui nous gouverne, que cette instance existe, soit ! Mais alors, qu'elle se désigne pour ce qu'elle est : une organisation de marchands d'eau qui proposent leurs produits dans une foire commerciale.

Lors du Forum de Mexico en 2006, nous nous sommes associés à la formidable mobilisation des mouvements sociaux pour la défense du droit à l'eau. Celui-ci a permis d'établir un pont avec l'institution et faire entendre notre résistance à la marchandisation de cette ressource vitale à des fins de profit.

La déclaration issue de ce contre-forum portait sur les principes fondamentaux suivants :
– L'eau, sous toutes ses formes, est un bien commun et l'accès est un droit inaliénable de l'homme et de tous les êtres vivants ;
– Chaque être humain doit avoir accès à un eau de qualité en quantité suffisante ; – La gestion de l'eau doit rester dans le domaine public.

Cette déclaration affirmait également « notre opposition aux Forums mondiaux sur l'eau comme ces réunions de grandes sociétés transnationales, ces institutions financières internationales parce qu'ils sont exclusifs et antidémocratiques » et « ignorent les demandes et les besoins réels des Hommes ».

Aujourd'hui, nous assumons pleinement cette prise de position en refusant de nous rendre à Istanbul. Nous comprenons nos partenaires qui y seront.

C'est leur choix et nous le respectons, mais nous pensons pour notre part que l'enjeu n'est plus de faire des contre-forums mais bien d'appeler à la création d'un AUTRE organisme, placé sous l'égide de l'ONU, garant d'une participation transparente de la société civile et émancipé de tout caractère commercial.