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25 ans d’Histoire, France Libertés a lancé le passeport européen contre le racisme

24.06.2011

Le passeport européen contre le racisme est une opération lancée en 1994. Ce petit document officiel a été diffusé a plus de deux millions et demi d’exemplaires, dans 15 pays différents et traduits en dix-neuf langues, dont des langues régionales.

Le passeport est un petit livret sur papier glacé, où chacun peut choisir d’apposer son nom et sa signature sur le document. Ainsi, la personne s’engage dès lors, non seulement à condamner, mais également à dénoncer tout acte raciste dont il serait victime, mais aussi témoins. Au-delà de cette déclaration sur l’honneur, il redonne la définition juridique du racisme et les contacts ou adresses nécessaires pour signaler un acte xénophobe.

Le passeport est né à la suite d’une action dans des écoles françaises et européennes envers des enfants des quartiers défavorisés. Au départ, l’initiative ne dépassait pas 4 ou 5 écoles. Nous sommes partis de la langue française que beaucoup d’enfants de maternelle maîtrisaient mal. En jouant sur les mots et sur les surnoms, les intervenants les ont amenés non seulement à apprendre la langue mais à comprendre un peu mieux les autres, à accepter que, s’ils étaient différents, ils avaient les mêmes objectifs, les mêmes envies, les mêmes joies et les mêmes peines ; qu’ils étaient tous humains, tous égaux et qu’ils avaient les mêmes droits et devoirs les uns que les autres.

Quelques institutrices ont aimé ce travail et se sont emballées pour l’intégrer dans les programmes nationaux ; Malheureusement, l’Education Nationale est une machine lourde et nous n’avons pas réussi à les convaincre de s’engager durablement sur ce projet.

Le passeport faisait partie de cette démarche, il en est devenu le symbole. En leur apprenant dès leur plus jeune âge la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, et notamment son article 1, nous pouvions leur transmettre des informations et toute la philosophie de la vie.

Aujourd’hui, au moment où certains se posent la question d’enseigner la philosophie au premier cycle, nous ne pouvons que nous réjouir d’avoir pu aborder les questions de société de cette façon.

Danielle Mitterrand raconte souvent que, lorsque les membres de la Résistance parlaient de l’Europe qu’ils voulaient construire, ils parlaient « d’une Europe des Peuples, et non d’une Europe économique, qui ne s’arrêtait ni au social ni à l’humain. » Cette Europe humaniste et citoyenne reste encore à construire et France Libertés s’y emploie tous les jours !