Coup de chaud ? Trouvons les espaces de fraicheur
28.08.2017
Les récentes vagues de chaleur en France ont mis en évidence le manque de végétation face à la présence massive du minéral et la densité du bâti dans les villes telle que Paris. De récentes études mettent en avant la vulnérabilité des zones urbaines face au dérèglement climatique, tant pour les canicules que pour les inondations : les villes concentrent en effet les activités, la population, mais aussi la chaleur.
Face à ces défis, l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) a étudié entre 2014 et 2016 le rôle thermorégulateur des espaces verts et des plans d’eau. Ces espaces sont connus depuis quelques années comme solutions aux phénomènes d’îlots de chaleur urbains (effet de dôme thermique au-dessus des villes). Durant la journée, en raison de l’urbanisation, les villes absorbent la chaleur émise par le soleil, puis la libère la nuit, limitant le refroidissement de ces zones urbaines. La végétalisation devenant un objectif pour la ville, il apparait indispensable de mieux connaitre le rôle de chaque espace et leurs propriétés selon leur aménagement, afin de les optimiser.
Cette étude a aussi permis de mettre en avant le pouvoir rafraichissant des espaces verts en fin de nuit (entre 3h et 7h du matin), un rafraichissement faible pour les petit espaces et squares mais pouvant aller jusqu’à 2°C pour les plus grands parcs, comme le parc Monceau du 8ème arrondissement de Paris. Cette capacité rafraichissante apparait renforcée par la mixité végétale de ces espaces (arbres, pelouses).
Le pouvoir rafraichissant des milieux humides, plans d’eau et canal, est important durant la journée et en début de nuit, avec une température de l’eau bien au-dessous de celle de l’air. En revanche, la nuit ce rafraichissement est moindre en raison des débits assez faibles ralentissant l’évacuation de la chaleur.
Si ces espaces sont à valoriser et à intégrer dans l’aménagement de la capitale, il faut également prêter attention aux rues. Les rues étroites, encadrées de hauts immeubles, limitent les courants d’airs et l’évacuation de la chaleur. En revanche les rues bordées d’arbres, composées de matériaux « plus frais » (bois, pavés, sable, gazon), ont des propriétés thermiques plus favorables.
Bon à savoir, la cartographie qui recense près de 700 « points frais » permet d’identifier les zones où se réfugier lors des prochaines vagues de chaleur.